La précarité : un analyseur des chantiers dans les sciences sociales critiques

Auteurs

  • Adrien Mazières-Vaysse Cresppa-LabToP, Université Paris 8
  • Giulia Mensitieri IDHES, Université Paris-Nanterre
  • Cyprien Tasset LCSP, Université Paris Diderot

DOI :

https://doi.org/10.14428/emulations.028.01

Mots-clés :

précarité, précariat, précaires, critique sociale, subjectivités, mouvements sociaux

Résumé

Pour les chercheurs et les chercheuses en sciences sociales ayant le désir de produire des savoirs critiques sur les transformations contemporaines du travail et des groupes sociaux, la notion de précarité est incontournable, mais aussi problématique. 

Avant de présenter les contributions de ce dossier, les auteur·e·s dressent, dans cette introduction, un bref inventaire des différents sens que peut revêtir la notion de précarité, tant dans le champ académique que dans le vaste halo des discours journalistique et politique. En effet, à la fin des années 1970, dès les premières occurrences de la notion, celle-ci se diffracte en diverses acceptions qui peuvent renvoyer à une manière de désigner les formes particulières d’emploi en lien avec le développement de nouvelles formes de pauvreté, à l’émergence d’un nouveau sujet politique dans un capitalisme en mutation ou encore aux modes de vie marginaux inspirés par le refus du travail. Objet d’une circulation internationale dans les sciences sociales et le champ militant, la notion de précarité est réappropriée dans de nombreux pays et nous revient aujourd’hui chargée de sens diversifiés, à l’origine de ce dossier. La précarité renvoie ainsi aux défaillances contemporaines de la société salariale, aux subjectivités produites par les nouveaux dispositifs de travail et, enfin, à la vulnérabilité, aux interdépendances dont procède des interrogations en termes de care et de subsistance.

Bibliographies de l'auteur

Adrien Mazières-Vaysse, Cresppa-LabToP, Université Paris 8

Affilié au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (Cresppa, UMR CNRS 7217) de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, équipe LabToP (Laboratoire théories du politique). Il poursuit des recherches sur les conflits du travail et les mouvements sociaux de précaires. Sa thèse porte sur la construction des identités politiques chez les travailleurs précaires en France et en Allemagne. Outre cette thématique sur laquelle il a publié, notamment dans Participations (2013), il s’intéresse également aux intersections entre rapports sociaux de classe, de genre et de sexualité. Professeur de sciences économiques et sociales, il enseigne dans l’académie de Paris.

Giulia Mensitieri, IDHES, Université Paris-Nanterre

Docteure en anthropologie sociale et ethnologie (EHESS Paris) et affiliée à l’IDHES (Université Paris-Nanterre). Son travail explore la construction des imaginaires désirables et les transformations du travail dans le capitalisme contemporain à travers l’analyse du monde de la mode. Par une étude ethnographique des travailleurs « immatériels » (stylistes, mannequins, photographes, designers, journalistes, maquilleurs), elle explore le système de la mode en analysant les circulations mondiales d’imaginaires, des produits et des travailleurs, ainsi que les productions de subjectivités et les modes d’assujettissement qui sont typiques de cette industrie. Elle a mené des recherches ethnographiques à Mexico, Naples, Paris, Bruxelles, Bordeaux et Genève. Giulia Mensitieri est l’auteure du livre « Le plus beau métier du monde » Dans les coulisses de l’industrie de la mode, paru aux éditions La Découverte en 2018.

Cyprien Tasset, LCSP, Université Paris Diderot

Docteur en sociologie, affilié au LCSP (Université Paris Diderot). Sa thèse, menée sous la direction de Luc Boltanski, s’intitule « Les intellectuels précaires, genèses et réalités d’une figure critique » (2015). Ses principaux articles sur le sujet sont publiés dans Sociologie & Sociétés (2017) ainsi que dans Politiques de Communication (2018). Il a contribué au Dictionnaire sociologique des zones grises de l’emploi (2018) dirigé par M.-C. Bureau, A. Corsani, O. Giraud et F. Rey. Il s’intéresse aussi à la diffusion du catastrophisme écologique sous sa forme « collapsologique » (voir « Les “effondrés anonymes” ? Une expérience de socialisation catastrophiste » préparé pour La Pensée écologique), et participe sur ce thème au collectif origensmedialab.org.

Téléchargements

Publiée

2019-02-20

Comment citer

Mazières-Vaysse, A., Mensitieri, G. et Tasset, C. (2019) « La précarité : un analyseur des chantiers dans les sciences sociales critiques », Emulations - Revue de sciences sociales, (28), p. 7–21. doi: 10.14428/emulations.028.01.

Articles les plus lus par le même auteur ou la même autrice