La naturalisation de la ménopause
parcours d’une catégorie façonnée par le genre
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.015.006Mots-clés :
ménopause, genre, catégories médicales, médicalisation, hormones, bicatégorisationRésumé
Cet article aborde le caractère historiquement situé de la ménopause et les différents paradigmes de pensée qui ont construit cette catégorie depuis le XIXe siècle. Que la pléthore sanguine, l’utérus ou les hormones soient convoqués dans l’étiologie des désordres de la ménopause, le genre marque les discours médicaux. Nous analyserons, dans un premier temps, l’invention de la ménopause au début du XIXe siècle en France comme fruit de l’assomption d’un modèle des deux sexes. Nous verrons que cette invention participe du genre, en ce qu’elle affermit une pensée dichotomique et essentialisante construisant une physiologie féminine troublée et à réguler. Nous montrerons, dans un second temps, que la conception hormonale du corps développée dans les années 1920 construit la ménopause comme déficience principielle. Le genre procède aujourd’hui d’une essentialisation du féminin à partir du prisme hormonal.