La naturalisation de la ménopause

parcours d’une catégorie façonnée par le genre

Auteurs

  • Cécile Charlap

DOI :

https://doi.org/10.14428/emulations.015.006

Mots-clés :

ménopause, genre, catégories médicales, médicalisation, hormones, bicatégorisation

Résumé

Cet article aborde le caractère historiquement situé de la ménopause et les différents paradigmes de pensée qui ont construit cette catégorie depuis le XIXe siècle. Que la pléthore sanguine, l’utérus ou les hormones soient convoqués dans l’étiologie des désordres de la ménopause, le genre marque les discours médicaux. Nous analyserons, dans un premier temps, l’invention de la ménopause au début du XIXe siècle en France comme fruit de l’assomption d’un modèle des deux sexes. Nous verrons que cette invention participe du genre, en ce qu’elle affermit une pensée dichotomique et essentialisante construisant une physiologie féminine troublée et à réguler. Nous montrerons, dans un second temps, que la conception hormonale du corps développée dans les années 1920 construit la ménopause comme déficience principielle. Le genre procède aujourd’hui d’une essentialisation du féminin à partir du prisme hormonal.

Biographie de l'auteur

Cécile Charlap

Docteure en sociologie et chargée de cours à l’Université de Paris 13. Sa thèse, menée à l’Université de Strasbourg et intitulée « La fabrique de la ménopause. Genre, apprentissage et trajectoire », porte sur la construction sociale de la ménopause et son vécu en France. Elle a obtenu le Prix Observatoire Nivea/CNRS en 2010 pour ses travaux de thèse. Parmi ses récentes publications : « ‘‘Comment on devient ménopausé’’: de la ménopause sociale à la ménopause physiologique, un parcours d’apprentissage », revue CORPS, n°12, CNRS Editions, 2014, pp.221-229.

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Publiée

2018-09-07

Comment citer

Charlap, C. (2018) « La naturalisation de la ménopause: parcours d’une catégorie façonnée par le genre », Emulations - Revue de sciences sociales, (15), p. 49–72. doi: 10.14428/emulations.015.006.