L'université circonscrite par Bologne
quand l’Europe impose sa définition de la bonne institution, du bon enseignement et de la bonne science en réseau
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.006.005Mots-clés :
processus de Bologne, Commission européenne, université, triangle européen, réseauxRésumé
Le processus de Bologne a (re)lancé le débat, consubstantiel à la construction européenne, sur les missions et la gouvernance des universités. Il a permis à la Commission européenne de prendre le pilotage des politiques d’enseignement supérieur et de recherche, et de les mettre au service de la stratégie de Lisbonne. Plus son implication dans le processus de Bologne a été significative, plus la Commission a pu orienter la réforme des universités. Cet article propose une sociohistoire des politiques universitaires européennes entre 1950 et 2009. Il retrace les méthodes douces par lesquelles, en une décennie (1998-2009), la Commission est parvenue à définir en Europe la bonne institution universitaire, le bon enseignement et la bonne science, désormais pensés en réseau. Il s’agit de mettre en évidence les glissements qui se sont produits dans la vision des universités lorsque les relations entre les acteurs du processus de Bologne se sont modifiées.