La fabrique de l’association scientifique
Pratiques bureaucratiques et processus subjectifs en milieu universitaire
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.037.07Mots-clés :
association, bureaucratisation, subjectivation, université, CamerounRésumé
Dès 1990 au Cameroun, la consécration de la liberté d’association permet l’émergence d’associations protéiformes traduisant l’existence de volontés individuelles à agir collectivement à côté d’un État préoccupé par son maintien. Si l’association, dans ce pays, a largement été appréhendée dans sa dimension politico-identitaire, il reste que sa bureaucratisation et les processus de subjectivation qu’elle autorise sont peu étudiés. À partir d’une ethnographie de l’Association des majors de science politique de l’université de Yaoundé II, cet article analyse, d’une part, l’appropriation par les étudiants des arts de faire bureaucratiques pour faire fonctionner leur projet associatif, et, d’autre part, la manière dont le fait associatif bureaucratique permet à ceux-ci d’opérer des ruptures biographiques pour devenir acteurs de leur propre vie au sein du monde universitaire. Il se dégage de cet article que l’association bureaucratique est un lieu où se construisent des utopies émancipatrices.