Odeurs et représentations de l’Autre pendant la Première Guerre mondiale
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.012.002Mots-clés :
Première Guerre mondiale, odeur, altérité, ennemi, culture de guerreRésumé
Pendant la Grande Guerre, la figure de l’animalité allemande rencontre un large succès dans les représentations françaises, car elle permet de mettre en système la plupart des reproches adressés à l’ennemi et de le retrancher de l’humanité. Une violence symbolique dans laquelle l’odeur, sens du contact, occupe une place particulière. Lors de l’invasion, l’odeur est perçue de manière indirecte comme une manifestation allemande, car les troupes laissent à dessein derrière elles des excréments dans les maisons envahies. Il s’agit là d’une pratique de cruauté d’une grande violence par ce qui est dit à l’Autre, ce qui est dit de l’Autre. Or l’interprétation des victimes est exactement opposée au message qui leur est adressé. Elles y lisent l’absence de contrôle de l’adversaire, un signe de son animalité. Par ailleurs, confrontés à la présence allemande dans les régions envahies ou au front, des Français dénoncent de façon spontanée une odeur intrinsèque de l’ennemi. Par sa dimension personnelle, la sensation olfactive permet d’approcher les modalités de perception de l’expérience de guerre. Présentant un caractère irréfutable, le discours olfactif contribue, lui, à la violence de la culture de guerre et nous permet d’en esquisser un peu plus les contours.
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(c) Tous droits réservés Revue Emulations 2013
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