Les religieuses qui soignent
Naissance de l’infirmière moderne, 1900-1930
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.038.02Mots-clés :
écoles d'infirmières, hôpitaux français, professionnalisation, soeurs de Saint-Vincent-de-PaulRésumé
Si le rôle des religieuses soignantes a été largement étudié concernant le XIXe siècle, tel n’est pas le cas pour le XXe siècle où le modèle français médicalisation/laïcisation a conduit à privilégier l’émergence des infirmières laïques aux dépens des religieuses. Or celles-ci vont accompagner le mouvement de médicalisation de l’hôpital et de professionnalisation de ses métiers. Les facteurs qui y concourent semblent être : la pression politique qui contraint à se former et à gagner les certificats puis diplômes d’infirmière ; l’évolution des fronts sanitaires avec la tuberculose et les sanatoriums après la Première Guerre mondiale ; un consensus de genre entre médecins (hommes) et infirmières (femmes) accepté par les religieuses et soutenu par les administrations hospitalières. De plus, l’insistance sur la formation professionnelle met aussi à mal, après une génération d’efforts, la définition de la vocation comme la distinction entre personnels religieux et laïques au sein de l’hôpital. Les associations d’infirmières comme le syndicalisme hospitalier révèlent ces tensions.