Par et au-delà de la race

Jeux de proximité et de distance dans une enquête sur l’expérience du racisme

Auteurs

  • Romane Blassel Université Côte d’Azur/URMIS, France.
  • Géraldine Bozec Université Côte d’Azur/URMIS, France.
  • Élodie Druez Université de Strasbourg/SAGE, France.
  • Rosette Megnimeza-Fongang Université Paris-Est Créteil/LIRTES, France.
  • Francine Nyambek-Mebenga Université Paris-Est Créteil/LIRTES, France.
  • Malika Touddimte Sciences Po Paris/Université Paul-Valéry Montpellier 3, France.

DOI :

https://doi.org/10.14428/emulations.42.05

Mots-clés :

racisme, racialisation, discrimination, méthodologie, enquête qualitative, descendant∙e·s d’immigré∙e·s

Résumé

Cet article interroge les expériences de racisme vécues par des diplômé·e·s racisé·e·s à partir d’un dispositif méthodologique original réunissant une équipe d’enquêtrices perçues comme blanches et non blanches. Dans un premier temps, l’article analyse les manifestations subtiles et plurielles des jeux de proximité raciale dans l’entretien – la façon dont émerge ou non le sentiment de partager une même appartenance raciale et comment cela influe sur la dynamique relationnelle à l’œuvre –, ainsi que leurs effets sur la facilité à et la manière de (d)énoncer le racisme et de mobiliser des catégories raciales. Un second moment de l’article révèle comment la race s’articule aux autres rapports sociaux – de classe, de genre et d’âge notamment – qui sont dans certains cas mobilisés pour mettre à distance la proximité raciale comme le racisme et peuvent passer au premier plan dans la relation d’enquête.

Bibliographies de l'auteur

Romane Blassel, Université Côte d’Azur/URMIS, France.

Docteure en sociologie, postdoctorante à l’Université Côte d’Azur, chercheuse associée à l’URMIS (UMR CNRS 8245 – UMR IRD 205). Ses recherches portent sur l’expérience du racisme et des discriminations aujourd’hui en France, notamment auprès de personnes diplômées du supérieur. Elle analyse plus particulièrement la manière dont ces expériences se manifestent au quotidien, et dont les personnes concernées en prennent conscience. Elle travaille également sur les conditions d’études et de travail et les inégalités de traitement dans l’enseignement supérieur et la recherche dans le cadre du projet ACADISCRI. Elle a publié « Rester en France après son diplôme ? L’effet du racisme sur le parcours d’étudiant·e·s en mobilité » en 2021 dans
la revue Agora/Débats Jeunesse, et « “C’est mignon ton accent, tu viens d’où ?”. Pour une prise en compte des rapports sociaux dans l’étude des discriminations » en 2018 dans la revue Les cahiers de la LCD.

Géraldine Bozec, Université Côte d’Azur/URMIS, France.

Maîtresse de conférences en sociologie à l’université Côte d’Azur, chercheuse à l’unité de recherches Migrations et Société (URMIS) et fellow de l’Institut Convergences Migrations. À travers des enquêtes principalement axées sur l’enfance, l’école et l’université, ses travaux de recherche portent sur la socialisation civique et nationale, sur l’expérience du racisme et des discriminations et sur la place de la dimension ethnoraciale et du religieux dans les institutions et dans les trajectoires et les identifications individuelles. Elle a récemment publié : « Vérité, neutralité et conflits de valeurs : les dilemmes de l’éducation civique aujourd’hui » (Raisons éducatives, vol. 24,
n° 1, 2020, p. 55-73) et « La construction de l’islam comme “problème” dans le champ scolaire : les enseignant·e·s, entre prisme culturaliste et gestion pragmatique » (Agora débats/jeunesses, vol. 84, n° 1, 2020, p. 81-94).

Élodie Druez, Université de Strasbourg/SAGE, France.

Docteure en science politique, chercheuse associée au CEE (IEP de Paris), fellow de l’Institut Convergences Migrations et actuellement postdoctorante au SAGE à l’Université de Strasbourg, au sein du projet ORA « Encounters – Muslim-Jewish Encounter, Diversity & Distance in Urban Europe ». Ses recherches portent sur les trajectoires sociales, les expériences de racisation et le rapport au politique de personnes racisées de classes moyennes et supérieures. Elle a récemment publié : « Politisation, discriminations racistes et études supérieures. Complexifier le “quanti” par le “quali” » (Revue française de science politique, vol. 71, n° 3, 2021) et « Politiser les discriminations par le biais d’identifications raciale ou urbaine à Paris et à Londres » (Critique internationale, vol. 94 n° 1, 2022).

Rosette Megnimeza-Fongang, Université Paris-Est Créteil/LIRTES, France.

Doctorante en sciences sociales à l’Université de Paris-Est Créteil, au sein du LIRTES (Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales). Ses travaux de recherche portent sur les violences sexuelles envers les femmes et questionnent précisément l’émergence du phénomène comme problème public au Cameroun. Elle est également membre du projet de recherche Dire le racisme (DIRA).

Francine Nyambek-Mebenga, Université Paris-Est Créteil/LIRTES, France.

Maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’UPEC, laboratoire LIRTES/PARSIE, et rattachée à l’INSPE. Ses travaux de recherche interrogent les processus d’altérisation dans le champ socioéducatif (en privilégiant une perspective intersectionnelle) et les politiques publiques visant leur prise en charge éducative. Elle est par ailleurs référente de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme pour l’UPEC.

Malika Touddimte, Sciences Po Paris/Université Paul-Valéry Montpellier 3, France.

Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3. Ses travaux de recherche portent sur les processus de racialisation des comédiens stand-up par l’industrie de la télévision en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Téléchargements

Publiée

2022-06-05

Comment citer

Blassel, R., Bozec, G., Druez, Élodie, Megnimeza-Fongang, R., Nyambek-Mebenga, F. et Touddimte, M. (2022) « Par et au-delà de la race : Jeux de proximité et de distance dans une enquête sur l’expérience du racisme », Emulations - Revue de sciences sociales, (42), p. 83–98. doi: 10.14428/emulations.42.05.