L’impact négligé des politiques antidrogues
Réflexions sur ses conséquences en matière de santé publique
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.varia.008Mots-clés :
politiques antidrogues, SEAGNU, droit à la santé, médicaments essentiels, répression des droguesRésumé
Alors que la politique internationale en matière de drogues sera discutée lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies en avril 2016, les politiques antidrogues des vingt dernières années n’atteignent pas les objectifs annoncés de réduction significative des drogues illicites dans le monde, voire de leur élimination. La production des drogues n’a pas baissé et s’étend à de nouvelles régions, la consommation s’est stabilisée dans les pays à haut revenu et augmente dans les pays en développement, tandis que les organisations criminelles qui détiennent le marché des drogues illicites sont plus prospères que jamais. Cet article se concentre sur les effets des politiques antidrogues répressives et prohibitives sur la santé publique, leur dommage collatéral le plus important, qui engendre de nombreuses autres conséquences sur les droits humains, la dignité et la réduction de la pauvreté. Il traite en particulier de la priorité à donner aux mesures de santé publique dans les politiques relatives aux drogues, afin de mettre fin aux épidémies infectieuses, de développer l’accès aux médicaments essentiels contre la douleur et les dépendances, mais aussi de changer la nature des politiques publiques actuelles et de contenir leurs conséquences, à la fois sur la société en général et sur les populations concernées en particulier.