L’émergence de l’allophonie comme construction d’une politique éducative

Le traitement scolaire des enfants migrants en France

Authors

  • Maïtena Armagnague INS HEA/Université Paris Lumières (UPL)
  • Simona Tersigni Université Nanterre / Laboratoire Sophiapol (Sociologie, philosophie et anthropologie politiques).

DOI:

https://doi.org/10.14428/emulations.029.06

Keywords:

educational policy, migrant pupils, childhood, youth, minorization

Abstract

Based on survey data (monographies and interviews collected in 8 schools), this article draws an analysis of the construction of a category of educational policy focused on the linguistic prism. This paper shows what the category of allophone produces as a school categorization and filtering institutional mechanism which consists in dissociating migrant students from each other, with reference to an implicit norm related to the “Francophonie”. While educational policies claim to promote accessibility, “allophonie” labels students and ranks them in its “total” and “temperate” form. Such dynamics endorse a form of school selection by practicing an aggiornamento of the rhetoric according to which certain children would be “savable” by the school, while others would not be it. The designation of “allophone” can feed multiple forms of minority between students as well as between migrant students and adults in charge of them in schools.

Author Biographies

Maïtena Armagnague, INS HEA/Université Paris Lumières (UPL)

Maîtresse de conférences à l’INSHEA (Institut national supérieur de recherche et de formation sur le handicap et les enseignements adaptés), chercheure au Grhapes, associée à MIGRINTER et au Centre Emile Durkheim, elle est fellow de l’Institut Convergences Migrations. Elle est co-responsable des projets EVASCOL et EDUCINCLU. Ses recherches portent sur les expériences socio-scolaires d’enfants et jeunes migrants, la segmentation scolaire, l’analyse des relations interethniques et les processus de catégorisations et d’altérisations sociales et scolaires. Dans ce cadre, elle s’intéresse également à la construction des jugements professoraux et aux sentiments de justice enfantins et juvéniles.

Simona Tersigni, Université Nanterre / Laboratoire Sophiapol (Sociologie, philosophie et anthropologie politiques).

Maîtresse de conférences à l’Université Paris Nanterre (UFR SSA, département de sociologie), chercheure au Sophiapol, membre associé de l’UMR DynamE de l’Université de Strasbourg. Ses recherches ont porté sur les relations interethniques au prisme de la transmission de l’islam et de ses affichages publics en France, puis sur la fabrication de l’enfance en situation migratoire. Elle s’intéresse à l’agency d’acteurs sociaux affaiblis par des jeux de catégorisations (institutionnelles et scolaires notamment), à l’instar des élèves « allophones » aujourd’hui.

Published

2019-04-02

How to Cite

Armagnague, M. and Tersigni, S. (2019) “L’émergence de l’allophonie comme construction d’une politique éducative: Le traitement scolaire des enfants migrants en France”, Emulations - Revue de sciences sociales, (29), pp. 73–89. doi: 10.14428/emulations.029.06.