Déni et (d)énonciation du racisme anti-asiatique au temps de la Pandémie de Covid-19

Le cas de la population chinoise en France

Auteurs

  • Simeng Wang CERMES3, France
  • Francesco Madrisotti CERMES3, France.
  • Yong Li Triangle, ENS de Lyon, France.
  • Chloé Luu University of Southern California, Etats-Unis
  • Ran Yan Diplômée de l’IEP de Paris

DOI :

https://doi.org/10.14428/emulations.42.08

Mots-clés :

racisme, migrants chinois en France, descendants, pandémie de Covid-19, déni, dénonciation

Résumé

En France, comme dans le monde, la pandémie de Covid-19 a porté à leur paroxysme les discours et actes racistes envers les populations d’origine chinoise et, plus largement, asiatique. En nous appuyant sur les verbatims des personnes enquêtées (N=106), réinscrits dans leurs biographies et situés dans la temporalité de la pandémie, cet article montre la variété et l’évolution des postures face au racisme anti-asiatique au sein de la population chinoise en France. Premièrement, nous étudions la posture du déni, présente notamment chez les primoarrivants. Puis, nous examinons la pluralité des registres de (d)énonciation du racisme de la part de primoarrivants, comme de descendants. Enfin, nous analysons les logiques de politisation et d’action collective qui en découlent, en soulignant le rôle catalyseur joué par la pandémie de Covid-19 dans la prise de conscience accrue du racisme au sein de la population chinoise en France.

Bibliographies de l'auteur

Simeng Wang, CERMES3, France

Chargée de recherche au CNRS, membre du Cermes3 et fellow à l’Institut Convergences Migrations. Après une thèse consacrée à la sociogenèse et l’expression des souffrances psychiques de migrants chinois et de leurs descendants en région parisienne (2010-2014, publiée en français en 2017 et en anglais en 2021), ses travaux actuels se construisent autour de deux pôles : le premier au croisement des migrations asiatiques et de la santé dans un monde globalisé ; le second sur les expériences des discriminations et du racisme de personnes d’origine asiatique en France. Elle est responsable du projet ANR MigraChiCovid (2020-2022) et coordinatrice du Réseau de recherche MAF (Migrations de l’Asie de l’Est et du Sud-Est en France).

Francesco Madrisotti, CERMES3, France.

Chercheur postdoctorant CNRS au Cermes3. Ses recherches portent sur les mobilités transnationales, les expériences de racisme et de discrimination, les pratiques économiques et la santé mentale en migration. Dans ses recherches, Francesco Madrisotti intègre les démarches de l’enquête ethnographique, l’analyse statistique descriptive et inférentielle, la méthodologie expérimentale ainsi que les techniques de l’analyse des données massives. Francesco Madrisotti a récemment publié, avec Martin Aranguren et al., « Anti-Muslim behaviour in everyday interaction: evidence from a field experiment in Paris » (Journal of Ethnic and Migration Studies, 2021),
et avec Simeng Wang et al. : « “I’m more afraid of racism than of the virus!”: racism awareness and resistance among Chinese migrants and their descendants in France during the Covid-19 pandemic » (European Societies, 2020).

Yong Li, Triangle, ENS de Lyon, France.

Docteur en sociologie, membre de l’IAL (International Advanced Laboratory) « Post-Western Sociology in Europe and in China », ENS Lyon/CASS (Chinese Academy of Social Sciences), Triangle. Il est également fellow à l’Institut Convergences Migrations. Ses travaux actuels s’articulent autour de trois thèmes principaux : les parcours professionnels des migrants chinois qualifiés en France et leur mobilité transnationale ; l’expérience des discriminations et du racisme des jeunes d’origine asiatique en France ; et les activités entrepreneuriales des migrants chinois, notamment celles développées sur des plateformes digitales.

Chloé Luu, University of Southern California, Etats-Unis

Doctorante à l’Université de Californie du Sud (USC), Los Angeles. Dans la continuité de sa scolarité à l’ENS de Lyon, elle travaille sur la racialisation des Asiatiques en France, et notamment sur les manières dont ils·elles ont été longuement racialisé·e·s à proximité de la blanchité, dans une dynamique d’opposition par rapport à d’autres groupes racialisés. À la croisée d’une sociologie de la race et de racialisation et des Cultural Studies, elle s’intéresse aux appropriations progressives d’appartenances minoritaires et des enjeux de la lutte antiraciste par les Asiatiques ces dernières années en France, particulièrement à travers la question de la représentation cinématographique et audiovisuelle.

Ran Yan, Diplômée de l’IEP de Paris

Diplômée d’un Master 2 en communication à Sciences Po Paris, elle est journaliste en France pour la station de télévision de Hainan (Chine) depuis 2018. Elle a participé à une série de reportages en lien avec la diaspora chinoise en France au temps de la pandémie de Covid-19. Membre du projet MigraChiCovid, elle est coauteure de l’article « “I’m more afraid of racism than of the virus!”: racism awareness and resistance among Chinese migrants and their descendants in France during the Covid-19 pandemic » (European Societies, 2020) et de la tribune « Avec le Covid-19, la France a perdu ses étudiants chinois » (KOÏ Magazine, 2020).

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Publiée

2022-06-05

Comment citer

Wang, S., Madrisotti, F., Li, Y., Luu, C. et Yan, R. (2022) « Déni et (d)énonciation du racisme anti-asiatique au temps de la Pandémie de Covid-19: Le cas de la population chinoise en France  », Emulations - Revue de sciences sociales, (42), p. 129–148. doi: 10.14428/emulations.42.08.