« Dire » les discriminations ethnoraciales à des chercheur·e·s « blanc·he·s »

Réflexions à partir d’une enquête qualitative auprès de jeunes racisé·e·s

Auteurs

  • Daniela Trucco École française de Rome, ERMES/URMIS-Université Côte d’Azur, Italie/France.
  • Alessandro Bergamaschi URMIS-Université Côte d’Azur, France.
  • Nathalie Pantaléon LAPCOS-Université Côte d’Azur, France.
  • Eve Saint-Germes GREDEG-Université Côte d’Azur, France.

DOI :

https://doi.org/10.14428/emulations.42.06

Mots-clés :

discriminations ethnoraciales, racisme, rapports sociaux de , entretien, relation d'enquête

Résumé

L’article propose une réflexion sur une dimension méthodologique peu étudiée dans la recherche francophone sur les discriminations ethnoraciales : celle du (dés)appariement « racial » entre chercheur·e·s et enquêté·e·s. Il revient sur une expérience d’enquête par entretiens auprès d’étudiant·e·s universitaires racisé·e·s, dont l’objet était de comprendre les processus et les conditions conduisant à « dire » ou « taire » les expériences de discrimination. En faisant dialoguer les littératures anglophones et francophones, l’article cherche ainsi à comprendre si les stratégies argumentatives mobilisées par les répondant·e·s sur leurs ressentis de discrimination ont pu subir l’influence de différents aspects méthodologiques de l’enquête : la stratégie de recrutement, la façon dont l’entretien a été proposé, la construction de la relation d’enquête à partir des différences et similitudes de statut, et une situation d’entretien où se confrontent chercheur·e·s « blanc·he·s » et enquêté·e·s racisé·e·s.

Bibliographies de l'auteur

Daniela Trucco, École française de Rome, ERMES/URMIS-Université Côte d’Azur, Italie/France.

Docteure en science politique. Membre scientifique de l’École française de Rome, elle est associée aux laboratoires ERMES et URMIS de l’Université Côte d’Azur. Ses travaux mettent en oeuvre une sociologie politique des politiques migratoires, s’intéressant en particulier aux politiques de citoyenneté (droit de la nationalité, modèles nationaux de gestion du pluralisme culturel) et de tri migratoire (dispositifs frontaliers, mobilisations aux frontières).

Alessandro Bergamaschi, URMIS-Université Côte d’Azur, France.

Enseignant-chercheur en sociologie de l’éducation à l’URMIS et au LEST, et il intervient à l’INSPE de Nice. Ses travaux de recherche portent sur les facteurs socioculturels des manifestations de xénophobie chez les adolescent·e·s et le rôle de l’éducation formelle dans les processus de construction de déconstruction de la pensée intolérante chez les plus jeunes.

Nathalie Pantaléon, LAPCOS-Université Côte d’Azur, France.

Maîtresse de conférences à l’Université Côte d’Azur. Elle mène ses recherches au Laboratoire d’anthropologie et de psychologie cliniques, cognitives et sociales (LAPCOS). Son domaine scientifique principal est la psychologie sociale et morale (appliquée au sport et à la société en général). Ses principaux travaux concernent
le fonctionnement moral, les valeurs et la discrimination.

Eve Saint-Germes, GREDEG-Université Côte d’Azur, France.

Maîtresse de conférences à l’Université Côte d’Azur. Elle mène ses recherches au sein du Groupe de recherche en droit, économie et gestion (GREDEG UMR CNRS), principalement sur l’employabilité, la gestion des compétences et des talents, la diversité au travail et, plus récemment, sur les recherches sensibles en gestion des ressources humaines.

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Publiée

2022-06-05

Comment citer

Trucco, D., Bergamaschi, A., Pantaléon, N. et Saint-Germes, E. (2022) « « Dire » les discriminations ethnoraciales à des chercheur·e·s « blanc·he·s »: Réflexions à partir d’une enquête qualitative auprès de jeunes racisé·e·s », Emulations - Revue de sciences sociales, (42), p. 99–114. doi: 10.14428/emulations.42.06.