« Le retour incertain d’Aya et de Prince »
Penser l’incertitude et l’intermédiation des retours volontaires à partir d’une trajectoire féminine en instance de départ depuis le Maroc
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.034.03Mots-clés :
retour volontaire, Organisation internationale pour les migrations (OIM), incertitude, intermédiation, migrations féminines, MarocRésumé
Les « retours volontaires » mis en oeuvre par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) sont une forme contemporaine d’éloignement qui a la particularité de s’appuyer sur la « volonté » des migrants eux-mêmes. Tandis que la littérature a largement souligné la dimension contrainte de cette « volonté », il convient cependant de s’interroger sur le processus non linéaire et en partie contingent, qui amène les personnes migrantes à s’engager dans une procédure de retour auprès de l’OIM. À partir de la trajectoire de retour d’Aya et de son fils Prince, tous deux en instance de départ depuis le Maroc, cet article s’intéresse aux interactions entre les pratiques des intermédiaires migratoires et l’agencéité migrante dans la production d’une volonté au retour. Il observe les balbutiements d’une décision émergente de retour, le rôle d’acteurs intermédiaires dans la transformation de cette dernière en une demande d’assistance auprès de l’OIM, et l’incertitude qui persiste dans l’issue et les modalités d’une procédure de retour volontaire. Ainsi, l’article démontre que le retour volontaire se façonne au sein d’un espace relationnel d’intermédiation qui se positionne à l’interface de la violence des frontières et de la capacité d’action des migrants. C’est précisément dans ce noeud d’indétermination que convergent, s’opposent et se déforment, mécanismes de contrôle d’une part, et agencéité migrante d’autre part.
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