Les ficelles sans le métier

Les ambiguïtés d’une formation aux méthodes qualitatives en médecine générale

Auteurs

  • Estelle Czerny Université de Strasbourg, SAGE, France.
  • Victor Lepaux Centre national de la recherche scientifique, SAGE, France.

DOI :

https://doi.org/10.14428/emulations.039-40.11

Mots-clés :

médecine générale, sociologie, méthodes qualitatives, interdisciplinarité, universitarisation, enseignement

Résumé

L’autonomisation universitaire de la médecine générale dans les années 2000 s’est accompagnée de la création d’un champ de recherche qui se veut indépendant et qui emprunte les méthodes de terrain des sciences sociales pour se distinguer de la recherche médicale traditionnelle. Cet article propose de revenir sur les conditions sociales de la réalisation de formations aux méthodes qualitatives à destination d’internes qui réalisent leurs thèses d’exercice. Il explore les usages particuliers de ces méthodes au sein d’un curriculum qui reste orienté vers la pratique médicale, et les conditions spécifiques de transmission des méthodes des sciences sociales dans un cursus qui ne prépare pas à devenir social scientist. Celles-ci se comprennent à la fois par les propriétés des formateurs issus des sciences sociales et des généralistes enseignants, et par les contraintes (temporelles et de positions académiques) auxquelles sont soumis ces différents acteurs et la place accordée à la méthode, à la fois fonction de certification et dissociée de socle théorique.

Bibliographies de l'auteur

Estelle Czerny, Université de Strasbourg, SAGE, France.

Estelle Czerny est ingénieure en sociologie au sein du laboratoire SAGE à Strasbourg. Elle participe à des recherches sur le traitement judiciaire des violences conjugales, les dynamiques familiales et la circulation extradisciplinaire des méthodes de recherche de la sociologie. Elle a récemment publié : « Le dispositif “Très grand danger” : usages professionnels et effets sur les trajectoires judiciaires des auteurs et des victimes de violences conjugales », in Solenne Jouanneau (dir.), Violences conjugales – Protection des victimes : usages et conditions d’application dans les tribunaux français des mesures de protection des victimes de violences au sein du couple, rapport final de recherche, 2019, p. 455-536 ; et « Thèses de médecine générale dirigées par des généralistes : de nouvelles méthodes pour de nouveaux objets » (avec Victor Lepaux), Santé publique, vol. 31, n° 5, 2019.

Victor Lepaux, Centre national de la recherche scientifique, SAGE, France.

Victor Lepaux est affilié au Centre national de la recherche scientifique, laboratoire Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe, France. Il est ingénieur de recherche en sociologie au CNRS et à l’UMR SAGE, chargé d’enseignement à l’université de Strasbourg. Spécialisé dans les méthodes de production, de traitement et d’analyse des données qualitatives et quantitatives, il travaille sur des objets variés comme l’Europe politique, l’ordonnance de protection ou les pratiques culturelles.

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Publiée

2022-05-12

Comment citer

Czerny, E. et Lepaux, V. (2022) « Les ficelles sans le métier : Les ambiguïtés d’une formation aux méthodes qualitatives en médecine générale », Emulations - Revue de sciences sociales, (39-40), p. 211–230. doi: 10.14428/emulations.039-40.11.