Enquêter sur le terrain de la Shoah par balles : un dispositif d’appréhension de la fabrique des savoirs scientifiques
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.039-40.05Mots-clés :
étudiants, enquête Shoah par balles, observateur attentiste, réflexion épistémologique, fabrique des savoirsRésumé
Cet article vise à analyser comment, au sein d’une unité d’enseignement sur l’Europe et la Shoah créée pour des étudiants de troisième année de licence d’histoire, de géographie et de sociologie, ceux-ci s’approprient l’enquête de terrain en Europe de l’Est (Ukraine et Biélorussie) qui occupe une place centrale dans le dispositif pédagogique. Même longuement préparés au cadre théorique et aux méthodes d’enquête en amont, les étudiants sortent difficilement d’une posture attentiste lors des observations de sites et des entretiens menés avec des témoins oculaires des tueries de Juifs et de Tsiganes perpétrées durant la Seconde Guerre mondiale. Le moment dédié à l’enquête de terrain est plutôt propice à stimuler une réflexion épistémologique interdisciplinaire sur le recueil des données, la production des savoirs, tandis que le moment dédié à la diffusion des résultats auprès du public encourage à l’appropriation effective de la démarche scientifique.