Possession et ensorcellement comme « maladies chroniques »
Représentations et prises en charge chez les acteurs de la rouqya
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.027.07Mots-clés :
rouqya, maladie chronique, soins, islam, Algérie, EgypteRésumé
La rouqya, visible depuis les années 1990 en Algérie et en Égypte, se présente comme une pratique thérapeutique islamique. Ses acteurs, les malades et leurs familles, s’interrogent sur la maladie et le malheur qui perdurent. Leur itinéraire thérapeutique s’appuie sur la biomédecine et d’autres soins non conventionnels où la maladie « naturelle » côtoie les entités surnaturelles également tenues responsables de la souffrance. Les symptômes sont interprétés, évalués, pris en charge dans un processus de quête de guérison durant des mois, voire des années. La rouqya inscrit la souffrance dans la logique d’une agression extérieure par les djinns et les jeteurs de sort. Bien que Dieu soit reconnu comme acteur suprême, l’étiologie de la possession et de la sorcellerie est privilégiée pour expliquer une certaine chronicité de la maladie et la permanence ou le renouvellement du malheur, d’où l’intérêt de l’engagement thérapeutique dans un modèle exorcistique tel que la rouqya.