« Avec les soucis que j’ai, c’est la nuit que ma tête travaille »
Insomnies maternelles et nuits maternantes dans les quartiers nord de Marseille
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.033.06Mots-clés :
sommeil, maternité, banlieue, nuit, migrationRésumé
Cet article propose d’explorer le sommeil urbain en tant que sujet social, influencé par des représentations, des variations matérielles et environnementales, ainsi que par les inégalités sociales et de genre. Dormir se construit et se transmet à partir de « techniques de sommeil » (Mauss, 1936) et de conceptions liées au monde de la nuit, qui varient selon les contextes et les époques. Les interlocutrices principales de cette recherche sont des mères d’enfants en bas âge vivant dans le 15e arrondissement de Marseille. Leurs parcours croisent expériences migratoires et expériences de la maternité dans un contexte urbain précaire, souvent propice à l’isolement. Elles doivent apprendre à dormir à leurs enfants et peuvent se retrouver prises entre différentes représentations et savoirs, sources de malentendus et d’incertitudes. La nuit, pour elles, n’est ni l’espace-temps du travail, ni celui du loisir, ni celui du sommeil.