L’émergence de l’allophonie comme construction d’une politique éducative
Le traitement scolaire des enfants migrants en France
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.029.06Mots-clés :
politique éducative, élèves migrants, enfance, jeunesse, minorisationRésumé
Fondé sur une méthodologie qualitative associant monographies et entretiens réalisés dans huit établissements durant trois années scolaires, cet article analyse ce que le qualificatif d’allophone produit comme catégorisation scolaire et mécanisme de filtrage institutionnel, dissociant les élèves migrants entre eux, en référence à une norme implicite de francophonie. Alors que les politiques éducatives prétendent promouvoir l’accessibilité, l’allophonie étiquette les élèves et les hiérarchise sous sa forme « totale » et « tempérée ». Une telle dynamique entérine une forme de sélection scolaire en pratiquant un aggiornamento de la rhétorique selon laquelle certains enfants seraient « sauvables » par l’école, tandis que d’autres ne le seraient pas. La désignation d’« allophone » peut alimenter de multiples formes de minorisation entre élèves ainsi qu’entre les élèves migrants et les adultes en charge d’eux dans les établissements scolaires.
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