Ce que les expériences extraprofessionnelles font à la pratique professionnelle
Le cas de l’écrivaine Amélie Nothomb
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.025.04Mots-clés :
création littéraire, expériences socialisatrices, schèmes littéraires, transposition, Amélie NothombRésumé
À partir de l’analyse de la pratique littéraire d’Amélie Nothomb et de ses déterminants sociaux, notre article vise à montrer la portée heuristique d’une ouverture du champ d’observation de cette activité – que l’on peut qualifier de « professionnelle » – à des instances de socialisation extra-professionnelles. La trajectoire littéraire d’Amélie Nothomb, sa manière d’investir sa pratique d’écriture et de la publiciser ne peuvent se comprendre si l’on fait fi d’un certain nombre d’expériences extralittéraires vécues en amont de son entrée dans le champ littéraire et qui ont produit des effets sur son activité littéraire. Dans cette perspective, sa création littéraire ne peut se réduire aux seuls enjeux du champ littéraire dans la mesure où la romancière fait travailler dans son activité d’écriture un certain nombre de préoccupations et de questions qui la caractérisent en tant qu’individu socialement « fabriqué ». Nous montrerons notamment comment l’étude des expériences extraprofessionnelles de l’écrivaine, tout à la fois socialement situées et relativement singulières, permet d’éclairer le contenu thématique et stylistique de sa production littéraire, en prenant l’exemple du rapport particulier au langage mis en scène dans ses récits.