De la précarité du travail émotionnel du care
Les apports d'une philosophie morale féministe à l'analyse de la précarité du travail
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.028.03Mots-clés :
précarité, genre, travail émotionnel, careRésumé
Partant d’une analyse des expériences quotidiennes de travail de soignant⋅e⋅s racialisé⋅e⋅s employé⋅e⋅s dans le secteur privé des soins aux personnes âgées à Londres, Paris et Madrid, cet article avance que, pour comprendre la précarité vécue par les soignant⋅e⋅s au quotidien et éclairer les multiples vulnérabilités que leur travail engendre, il est nécessaire de repenser la précarité au travail non plus à travers mais à partir du genre. Les apports théoriques d’une philosophie morale féministe permettent ici de faire émerger une compréhension qualitativement genrée des expériences de travail au-delà des inégalités objectivées statistiquement selon le sexe. L’article aborde tout d’abord la non reconnaissance du travail physique et l’invisibilisation du travail émotionnel au travers de l’organisation du travail dans les structures de soins privées. Sont ensuite explorées les implications genrées de l’intensification du travail dans un contexte de privatisation croissante des soins aux personnes âgées. L’article s’attache enfin à faire apparaître comment ces précarités vécues au quotidien révèlent les inégalités genrées et racialisées sur lesquels repose la reproduction sociale des sociétés occidentales contemporaines. Les élaborations théoriques de cet article sont fondées sur l’analyse de 82 entretiens avec des soignant⋅e⋅s racialisé⋅e⋅s réalisés dans le cadre d’un travail doctoral.
Téléchargements
Publiée
Comment citer
Numéro
Rubrique
Licence
(c) Tous droits réservés Émulations - Revue de sciences sociales 2018
Ce travail est disponible sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International .