Enseigner l’enquête en contexte révolutionnaire
Notes sur un fieldwork survey avec les étudiants de l’Université de Khartoum (Soudan)
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.039-40.04Mots-clés :
Université de Khartoum, Stages de terrain, Révolution soudanaise, Comités de résistance, Ethnographie et engagementRésumé
Le Département de Sociologie et d’Anthropologie Sociale de l’Université de Khartoum (Soudan) a une longue tradition d’encadrement à l’enquête de terrain des étudiants en premier cycle. Le premier stage de terrain après la révolution soudanaise de 2018-2019 a été centré sur l’action menée par les « comités de résistance », issus de ce processus de changement, dans divers quartiers du Grand Khartoum. Cet article se base sur mon expérience lorsqu’en février 2020 j’ai accompagné sur une journée le groupe d’enseignants et d’étudiants impliqués dans le stage. Il décrit et analyse les objets, les situations et les biais inédits qui ont émergé dans ce moment didactique. Il ouvre une réflexion sur les enjeux de la formation à l’enquête en contexte révolutionnaire ainsi que sur le rôle de l’engagement, de l’émotion et de l’expérience partagée sur un terrain connu qui vient d’être profondément bouleversé et « libéré ».