Quand les inégalités sociales rendent les patients « difficiles »
Le vécu de médecins
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.03536.04Mots-clés :
inégalités sociales, accès aux soins, patients difficiles, déterminants sociaux de la santé, relation médecin-malade, médicalisationRésumé
Si les inégalités sociales dans les soins sont habituellement appréhendées par des indicateurs objectifs tels que la fréquence des soins reçus, elles peuvent aussi l’être par des indicateurs subjectifs, comme l’appréciation que les bénéficiaires font de leurs soins. Cet article suit le fil de la subjectivité, mais en s’intéressant au vécu des médecins plutôt qu’à celui de leurs patients. Plus précisément, il explore le sentiment de difficulté que des médecins peuvent éprouver lorsqu’ils suivent des patients victimes d’inégalités sociales. Il repose sur l’analyse qualitative du discours de médecins géné- ralistes exerçant à Montréal. Ces derniers attribuent trois sources principales à leurs difficultés à suivre des patients socialement défavorisés : 1) le temps excessif consacré à ces patients, 2) l’inefficacité de leurs moyens de communication et 3) leur impuissance par rapport aux déficits en ressources (revenus, savoir et liens sociaux) qu’ils perçoivent chez ces patients. La lutte contre les inégalités face aux soins requiert donc une distri- bution plus égalitaire de ces ressources.
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