Politiques du corps « sain » en contexte postcolonial : alimentation et « obésité » à Wallis-et-Futuna
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.045.05Mots-clés :
autochtonie, Outre-mer français, inégalités socio-économiques, politisation des enjeux de santé publiqueRésumé
L’obstacle le plus consensuellement identifié aux politiques de prévention et de prise en charge par les acteur.e.s du secteur de la santé à 'Uvea (Wallis) et à Futuna est avant tout d’ordre « culturel » : c’est la « culture » polynésienne qui encouragerait l’obésité par une valorisation de l’embonpoint, associé à la maternité pour les femmes et au pouvoir pour les hommes. Pourtant, si l’abondance de nourriture et les corps « larges » ont pu être valorisés comme marquant le pouvoir et la richesse d’une élite, comme ailleurs dans le monde, les enquêtes ethnographiques confirment l’évolution contemporaine des normes corporelles dans le Pacifique Sud, sous l’influence conjuguée des politiques de santé publique et des normes de beauté promues à l’échelle globale. Cet article propose donc d’examiner les diverses normes corporelles en présence, lesquelles ne semblent finalement pas tant réductibles à des « cultures » qu’à des positions différenciées dans l’espace socio-économique et à l’existence de conflits politiques constitutifs de la relation de la population autochtone à l’État.
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