Dealing with Down
a spinozist view on selective abortion
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.002.003Résumé
On sait aujourd’hui qu’un foetus atteint du syndrome de Down peut tout à fait évoler en un être humain raisonnable, capable de prendre part à la coopération sociale et de vivre une vie heuseuse. Nous savons, plus exactement, qu’un tel handicap n’exclut pas nécessairement une vie signifiante, utile et satisfaisante, ni pour la personne qui en est affectée, ni pour sa famille. Cependant, avec l’amélioration et la généralisation des tests pré-nataux permettant de détecter le syndrome au cours du premier trimestre de grossesse, peurs et discriminations réapparaissent sous les oripeaux de choix individuels prétendument rationnels. Certains en viennent même à espérer que cela puisse nous permettre d’atteindre – d’une façon socialement acceptable – un des buts poursuivis par les lois eugéniques du siècle passé: la dispartition de l’« idiotie mongolienne ». Nous tâcherons ici de mettre ce problème éthique en relation avec la philosophie de Spinoza.