Paradoxes dans l’aide humanitaire
l’action humanitaire comme procédure contradictoire
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.004.001Résumé
Boltanski s’appuie sur Kouchner pour dire qu’à « la différence de la justice, l’action humanitaire n’est pas une procédure contradictoire »[1]. Même si Harrell-Bond (1986) et De Waal (1989) avaient démontré que l’aide humanitaire peut être perçue comme étant imposée, ce n’est qu’aujourd’hui que l’argumentation de Boltanski devient bancale. Pourquoi aujourd’hui ? L’introduction de standards afin de pouvoir quantifier des résultats est un mouvement irréversible dans l’aide humanitaire. En exemplifiant ce mouvement, le présent article a pour but de montrer à quel point l’aide peut être vue comme une procédure contradictoire et paradoxale. Dans ce texte, je me réfère avant tout à mon terrain de recherche, à savoir les oppositions de désirs et de croyances dans le secteur de l’aide humanitaire.
[1] Boltanski L. (1993): La souffrance à distance, Morale humanitaire, médias et politique. Paris: Métailié, p.266.