L’Europe, territoire à construire
enquête sur les motivations et les conséquences des migrations intra-européennes
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.006.003Mots-clés :
migrations, territoires, identité, socialisation, européanisationRésumé
Cet article analyse les conséquences des comportements migratoires de trois groupes sociaux (les étudiants, les actifs et les retraités) sur les structures sociales européennes. Après avoir passé en revue l’état de la recherche sociologique sur le sujet, l’article identifie deux profils idéal-typiques de migrants européens : d’une part, les personnes prédisposées à la mobilité par leur capital humain et relationnel et d’autre part, celles dont les décisions de migration dépendent de l’existence de structures d’opportunité au niveau européen. L’étude détaille ensuite, pour chaque groupe social, les motivations des décisions individuelles de migration et analyse les conséquences de la démarche migratoire sur les sociétés d’accueil. Les auteurs soulignent l’importance de la socialisation en réseau et notent l’européanisation accrue de certains de ces réseaux. Cette étude conclut qu’il n’est pas possible d’identifier une classe privilégiée d’Européens mobiles, puisque l’accès à la mobilité s’est considérablement démocratisé et ouvert à de nouvelles catégories socioprofessionnelles. En revanche, l’exercice du droit à la mobilité permet aux migrants européens de s’approprier la géographie européenne et de créer du territoire, ce qui pourrait anticiper l’émergence d’une société européenne.