Reconstruction de la mémoire de la dictature par les jeunes militants syndicaux et « pobladores » au Chili
DOI :
https://doi.org/10.14428/emulations.011.001Mots-clés :
pobladores, syndicat, mouvement social, politisation, mémoire collective, action collectiveRésumé
Le coup d’État de 1973 a marqué une véritable rupture dans toutes les sphères de la vie sociale au Chili. Afin d’éviter les conflits, les autorités ont voulu imposer aux nouvelles générations l’indifférence par rapport à cet événement, en soulignant plutôt les possibilités que leur offre le présent. Pourtant, sous certaines conditions, les jeunes parviennent à se confronter à ce « régime de mémoire héritée ». S’intéressant aux syndicats et organisations de « pobladores », cet article veut analyser la manière dont l’engagement dans l’action collective amène les nouveaux militants à réinterpréter le passé collectif et, dans le même mouvement, à transformer leur rapport à la politique. Comme nous le montrerons, les conclusions de ce processus ne sont fondées sur aucune téléologie définie à l’avance.