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Cohabitations auprès des publics dits vulnérables. Modalités pratiques et tensions politiques.
Un numéro d’Émulations, revue de sciences sociales, à paraître à l’automne 2024 aux Presses universitaires de Louvain, sera consacré au thème « Cohabitations auprès des publics dits vulnérables Modalités pratiques et tensions politiques », sous la direction de Céline Bergeon (Université de Poitiers, Migrinter, France), Évangeline Masson Diez (Lirtes, Université de Paris Est, France) et d’Océane Uzureau (Université de Gand, Belgique).
Date limite de soumission: 15 décembre 2023
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Coordonné par Fabien Knittel, Nadège Mariotti et Pascal Raggi
Coordination éditoriale (au sein d'Émulations) par Cédric Passard et Quentin Verreycken
Penser et étudier le travail en histoire contemporaine entraîne souvent une investigation au cœur de l’usine concentrée. Or, l’usine concentrée urbaine n’est pas le seul lieu du travail. Quant au travail artisanal ou industriel, celui-ci existe autant à la campagne qu’en ville, autant au champ qu’à l’atelier ou à la mine. C’est ce travail hors l’usine qui nous intéresse dans ce dossier, occasion d’un prolongement chronologique des investigations sur les mondes du travail aux confins du rural et de l’urbain durant les périodes récentes, tout en approfondissant ou en renouvelant les travaux déjà entrepris sur le XIXe siècle. À l’atelier, aux champs, à domicile, à la mine, en utilisant des savoir-faire anciens conjointement à des techniques nouvelles adaptées à leur environnement, les hommes et les femmes des mondes ruraux ont eu des expériences individuelles et collectives de leurs métiers que les articles réunis dans ce numéro d’Émulations contribuent à faire mieux connaître.
Articles
Rubrique Varia
Cet article questionne l’usage de la nuit chez les jeunes « entreprenants » au Cameroun. Il s’appuie sur des données de type ethnographique et biographique pour cerner deux faits qui en rendent compte. Il analyse, en premier lieu, l’exclusion des jeunes des usages commerciaux informels de la ville-vitrine et l’absence de tout appui institutionnel pour l’obtention de capitaux d’appoint en faveur de leurs projets. Puis, de ce cadre d’exclusion, et soulignant les multiples libéralités de la nuit – absence de police municipale, de licence commerciale, de charges locatives et fiscales – l’article envisage la temporalité nocturne comme temps de productivité alternatif qui permet, par accumulation et mobilisation de canaux financiers traditionnels, l’accès graduel aux capitaux dont les jeunes ont besoin pour la création d’une entreprise diurne. Dès lors, il est possible de saisir les trajectoires entrepreneuriales chez une jeunesse marginalisée et initialement indigente.
Si les travaux sur la participation citoyenne foisonnent, ce que pensent les élus à son sujet demeure relativement peu exploré dans la littérature en science politique. La participation des citoyens s’institutionnalise dans les processus de décisions publiques alors que, paradoxalement, les élus tendent à tempérer sa légitimité. Cet article étudie le sens que les élus donnent à la participation citoyenne à travers deux dispositifs participatifs de nature différente (consultation populaire et panel citoyen), dans la ville belge d’Ottignies–Louvain-la-Neuve. Sur la base d’une analyse thématique d’entretiens effectués avec des élus locaux, cet article suggère que l’expérience politique forge le rapport des élus à la participation citoyenne. L’expérience est entendue, au sens de Dewey, comme les connaissances acquises par les élus en fonction des conditions environnantes, ici principalement partisanes et institutionnelles. Plus les élus sont socialisés par leur parti, plus les élus et leur parti restent au pouvoir, plus ils instrumentent les dispositifs participatifs.
Rubrique Entretiens
Émulations received Filippa Chatzistavrou and Yiorgos Vassalos for an interview on the events currently happening in Greek higher education institutions. Invoking law-and-order purposes, Greek authorities have recently decided to introduce a police corps to public universities. This breach in universities’ autonomy has prompted numerous criticisms and mobilizations of Greek students and university staff. Filippa Chatzistavrou and Yiorgos Vassalos shed light on these events and examine them in the context of the Greek financial crisis and the subsequent privatization trend.
Émulations reçoit Marie Morelle, spécialiste du phénomène carcéral au Cameroun et à Madagascar. Cet entretien est l’occasion d’aborder des questions de régulation politique des inégalités sociales et de circula-tion internationale des modèles punitifs, mais aussi d’interdisciplinarité et de décentrement du regard Nord-Sud dans la production des analyses scientifiques.
Marie Morelle est maitresse de conférences, HDR en Géographie, à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (UMR Prodig). Elle est actuellement détachée à l’IRD au Cameroun et en accueil à la Fondation Paul Ango Ela. Ses travaux articulent géographie politique et géographie urbaine à partir d’entrées empiriques telles que la prison et la police, l’informalité économique et politique en Europe (France) et en Afrique (Cameroun). Elle est l’autrice notamment de La rue des enfants, les enfants des rues (CNRS Editions, 2007), Yaoundé carcérale, Géographie d’une ville et de sa prison (ENS éditions, 2019). Elle a dirigé avec Frédéric Le Marcis et Julia Hornberger l’ouvrage collectif Confinement, Punishment and Prisons in Africa (Routledge, sous presse), issu du programme « Économie de la peine et de la prison en Afrique » (ANR, 2015-2019).