Quand les professionnels indépendants réinventent l’agence de communication

Collectifs de freelances, communautés de coworkers, entreprises coopératives

Authors

  • Kristell Brizard-Kim Kristell Brizard-Kim (France) est consultante en communication éditoriale et marketing de contenu. La moitié de ses quinze années d’expérience lui ont permis d’œuvrer en agences, et l’autre moitié au titre de professionnelle indépendante. Entrepreneur autonome au sein de la coopérative d’activités Coopaname, Kristell Brizard-Kim poursuit des recherches sur la collaboration entre professionnels indépendants du secteur de la communication, initiées dans le cadre d’un Mastère spécialisé en innovation et création d’entreprise au CELSA-Sorbonne Université Paris IV, obtenu en 2014. k.brizard@wittilee.com

DOI:

https://doi.org/10.14428/rcompro.vi4.803

Keywords:

Collaboration, coopération, indépendants, freelances, collectifs

Abstract

De plus en plus de communicants s’émancipent du modèle « classique » de l’agence de communication, par la création de réseaux, de collectifs, de communautés, parfois liées par un espace de coworking, voire d’entreprises coopératives. Pour ces communicants, il s’agit de reprendre le pouvoir sur la rémunération de leur expertise et sur leur relation au travail, par l’exercice de leur profession en freelance. Les échanges via ces structures vont au-delà de la mutualisation de moyens ou de l’apport d’affaires : le renouveau des collectifs de freelances ou de l’entrepreneuriat collectif en témoigne. Ces nouveaux « Sublimes » questionnent, par leurs collaborations en dehors d’une entreprise commune, le métier même d’agence de communication, la répartition de la marge dégagée, le manque d’adaptation à la demande du client, mais aussi la concurrence et l’esprit de compétition en interne. Les éléments de langage déployés par ces entreprises collaboratives sont ainsi parfois très offensifs, visant directement les agences, dont la plupart de ces professionnels sont pourtant issus. Les freelances tentent ainsi de s’affranchir du modèle économique de l’agence de communication. Ce faisant, ils opèrent un retour à l’adhocratie entrepreneuriale qui présidait aux débuts du métier d’agence.

Communicators are increasingly emancipating themselves from the « classic » model of the communication agency, by creating networks, collectives, communities, sometimes linked by a coworking space or cooperative enterprises. For these professionals, it is a question of regaining power on the remuneration of their expertise and on their relationship to work, through the exercise of their profession as a freelancer. These exchanges via these structures go beyond the pooling of resources or bringing business: the renewal of free-lances’ groups or collective entrepreneurship attests to this. These new « Sublime » are questioning by their collaborations outside of a joint venture, the communication agency business model, the distribution of the margin, a lack of adaptation to customer demand, but also competition and spirit of internal competition. The language elements made by these companies are collaborative and sometimes directly offensive to agencies, while most of these professionals are stem from them. Freelancers are trying to overcome the economic model of the communication agency. In doing so, they operate a return to entrepreneurial adhocracy who presided over the beginnings of the agency business.

Published

2017-01-26