Ethique et déontologie dans le processus de professionnalisation des coachs

Auteurs

  • Geneviève Guilhaume Aujourd’hui à la retraite, Geneviève Guillaume était maître de conférences à l'UFR Sciences des territoires et Communication, et responsable du master Communication publique et politique - Université Bordeaux-Montaigne, enseignante-chercheure au laboratoire MICA (axe Communication, organisations, société).

DOI :

https://doi.org/10.14428/rcompro.v0i6.3423

Mots-clés :

ethic, deontology, self ethic, practical wisdom professionalization, euphemisms, ideal of myself, éthique, déontologie, éthique de soi, idéal du Moi, euphémismes, sagesse pratique, professionnalisation

Résumé

Dans cet article, nous analysons le rôle de l’éthique et de la déontologie dans le coaching, sa contribution à la professionnalisation des coachs et des managers. Le coaching est considéré comme un dispositif communicationnel destiné à transformer les managers en communicants pour de meilleures performances économiques.  Les codes de déontologie développés par les associations de coachs sont destinés à promouvoir et à légitimer la profession. A partir des concepts de Ricœur, on peut montrer l’existence d’une éthique de soi dans le coaching, qui, par ses valeurs morales, légitimerait l’action sur la psyché dans le cadre d’une relation de confiance, qui vise à imputer à l’individu la responsabilité de ses actes ; le coach se doit d’intégrer un idéal du Moi, auquel s’identifie le manager coaché. Cette éthique de soi ne se traduit pas toujours par un pouvoir d’agir, les initiatives des managers se retrouvant prises dans des injonctions paradoxales. Le coaching transmettrait bien aux managers un pouvoir de communication, qui consisterait à euphémiser le pouvoir de décision économique du sommet, rendant parfois les coachs et les salariés « responsables » de choix imposés. L’éthique du coaching dépend donc de la sagesse pratique des coachs, issue des convictions et de l’expérience personnelle.

In this article, we are offering an analysis of the role of ethics and deontology inside coaching and its contribution to coaches and managers guidance. Coaching is seen as a communicational program, intended to transform managers into communicators, for best economical performances. Deontological codes of coaches’ associations are meant to promote their profession and have it recognized. Based on Ricoeur’s concepts, we can show the existence of a moral code of ethic in the coaching process, which through its moral values, would justify a work on the psyche within the framework of a trust relationship, which aims at giving responsibilities to the individual; the coach must integrate an « ideal of myself », to which the coached manager identifies. This self ethic isn’t always expressed by an empowerment, as the managers’ initiatives are being caught in paradoxical orders. Coaching then would pass on to the managers a power of communication, which would consist in euphemizing the economical power of top, so that the coaches and the employees feel being « responsible » of the choices imposed upon them. Ethical coaching depends, on coaches’ « practical wisdom », issued from convictions and personal experience.

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Publiée

2018-07-09