La mise en discours de la mode durable via Instagram : regard sur les marques Marine Serre, Ganni et Boohoo

Authors

  • Ambre Creux-Martelli Université du Québec à Montréal (UQAM)
  • Stéphanie Yates Université du Québec à Montréal (UQAM)

DOI:

https://doi.org/10.14428/rec.v55i55.65813

Keywords:

industrie de la mode, développement durable et responsabilité sociale, analyse de discours, écoblanchiment, Instagram

Abstract

Afin de répondre à l’impératif de durabilité, les marques du secteur de la mode, une industrie particulièrement polluante, développent un discours visant à mettre en valeur leur démarche écoresponsable. Dans cet article, nous nous intéressons aux discours déployés sur Instagram par trois marques, qui correspondent à différents modèles d’affaires de l’industrie : Marine Serre, fondamentalement responsable; Ganni, une marque en transition écoresponsable; et Boohoo, une marque associée à l’ultra fast fashion. À partir d’une analyse des différentes thématiques privilégiées dans les quelque 171 publications de ces trois marques au cours de l’automne 2021, nous concluons que si les marques correspondant aux deux premiers idéaux-types semblent se conformer aux critères d’authenticité reconnus en matière de communication environnementale, la marque de fast fashion, sans grande surprise, verse dans l’écoblanchiment. Or, nos résultats font ressortir que cet écoblanchiment prend une forme insidieuse, qui s’éloigne des clichés habituels : de fait, la marque renverse le fardeau de l’écoresponsabilité en le transférant à ses consommateurs. Nous concluons en soulignant que cette nouvelle forme de purpose washing n’est pas sans conséquence pour l’ensemble des acteurs de l’industrie, y compris ceux qui souhaitent développer une approche authentiquement durable.

Author Biographies

Ambre Creux-Martelli, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Ambre Creux–Martelli est étudiante en maitrise au Département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Ambassadrice étudiante de Fashion Revolution, elle a un attrait pour les enjeux éthiques associés au domaine de la mode. Son projet de mémoire sur la mode et la communication environnementale, ainsi que ses recherches sur l’écoblanchiment sous la direction de Stéphanie Yates, s’inscrivent ainsi dans la continuité de ses intérêts pour la mode, l’environnement et la communication.

Stéphanie Yates, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Stéphanie Yates est professeure au Département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et membre du Groupe de recherche en communication politique de l’Université Laval. Politologue de formation (Ph.D Université Laval 2010), elle étudie le rôle des citoyens et des groupes d’intérêt dans la gouverne des États et des entreprises. Dans cette perspective, elle se penche sur les stratégies de médiatisation des acteurs publics et privés en lien avec le lobbyisme, la participation publique, l’acceptabilité sociale et la responsabilité sociale des organisations. Elle s’intéresse également à la communication environnementale. Partant d’une approche interdisciplinaire, elle a publié de nombreux articles et chapitres dans des publications en communication, en science politique et en administration publique. Elle est également la directrice de l’ouvrage Introduction aux relations publiques. Fondements, enjeux et pratiques, publié aux Presses de l’Université du Québec en 2018.

Published

2023-06-30

Issue

Section

Special Issue Articles