À propos de cette revue
La communication : une discipline scientifique qui étudie les actes de communication socialement élaborés, les significations portées par ces actes, les relations et phénomènes cognitifs sollicités par ceux-ci, les représentations socialement partagées qui y sont liées et les effets de représentations sur les rapports sociaux. Depuis quelques décennies, de nombreux chercheurs se sont ralliés à cette hypothèse fondamentale, tout en développant des modèles explicatifs parfois très différents, inspirés de la sociologie, de l'anthropologie, de la sémiologie, de l'analyse des récits, des théories pragmatiques ou systémiques, des modèles cognitifs.
Quelles que soient les questions soulevées par chacune de ces approches, c'est de leur complémentarité que va jaillir leur originalité. En ce sens, la notion de communication offre l'avantage de proposer un concept fédérateur et une vision transversale en marge des développements disciplinaires traditionnels. Ainsi, le concept de communication s'est progressivement constitué, et avec lui une nouvelle interdiscipline...
Recherches en Communication entend participer à l'émergence contemporaine de la communication, sans renier son ancrage d'origine au sein d'une communauté scientifique dont elle reflète les préoccupations : une Belgique inscrite dans l'espace européen et francophone. L'appartenance à ces trois lieux explique certains choix, sans exclure d'autres préoccupations et interrogations. Toutes ces questions seront traitées à travers des dossiers thématiques qui refléteront des approches méthodologiques et des champs conceptuels différents, mais articulés autour d'une notion clé (la métaphore, le temps, l'identité, le narrateur...), cependant que les rubriques Varia et Arguments permettront aux recherches ponctuelles et aux débats d'idées de se faire entendre.
L'ambition théorique et critique de la revue la destine aux chercheurs en communication, mais nous souhaitons également atteindre d'autres lecteurs qui pratiquent la communication ou s'interrrogent à son sujet : journalistes, éducateurs, enseignants, responsables de mouvements associatifs, responsables politiques, responsables d'entreprises... Notre but est de favoriser le débat scientifique, dans un esprit de rigueur et d'exigence.
Politique éditoriale de la revue
Fondée en 1994, Recherches en communication est une revue scientifique internationale à évaluation par les pairs, éditée à l'initiative du Centre de Recherche en Communication de l'UCL. La revue se consacre à l'étude des problématiques liées au champ de la communication, pris dans son extension la plus large, en développant prioritairement une réflexion fondamentale, sans négliger les analyses liées à des objets spécifiques.
A partir du numéro 43, Recherches en Communication s'engage sur la voie du libre accès. Elle entend par là réaffirmer sa mission fondamentale en tant qu'acteur de la diffusion et de la mise en débat des savoirs scientifiques. Tout en maintenant les exigences de qualité qu'elle s'est toujours imposée, Recherches en communication voit dans ces changements un moyen d'être plus en phase avec les missions d'une revue scientifique contemporaine.
Trois changements sont introduits dans son mode de publication. Premièrement, la revue abandonne la publication systématique de ses numéros sur papier pour devenir une revue électronique. L'impression de numéros sur papier ne se fera plus qu'à titre occasionnel. Deuxièmement, la revue offrira désormais l'intégralité de ses contenus en libre accès, dès leur publication. Troisièmement, la revue publiera désormais ses articles en continu, chaque article étant publié quand il est finalisé, et non plus par numéro entier.
Une revue 100% numérique
Ces deux dernières décennies, l'explosion des médias numériques en réseau a profondément modifié les modalités de circulation de l'information scientifique. L'avènement de la publication de périodiques en version électronique a amorcé une mutation profonde du secteur de l'édition scientifique. Succédant aux versions en ligne de revues papier existantes, considérées initialement comme des compléments de l'original, les revues 100% électroniques ont désormais pris une place premier plan dans le paysage des périodiques scientifiques.
Pour des revues comme la nôtre, indépendante de tout éditeur commercial, l'essor de l'édition électronique a eu pour effet de lever quelques-unes des contraintes techniques propres aux modes traditionnels de publication scientifique. Reposant sur une infrastructure technique légère et peu coûteuse, l'édition électronique offre aujourd'hui une possibilité de diffusion affranchie des contraintes du papier. En 2010, Recherches en Communication s'est ainsi dotée d'une plateforme d'édition électronique (utilisant un logiciel libre: Open Journal Systems, du Public Knowledge Project), y a rendu l'intégralité de son catalogue disponible, et a pris le parti de rendre ses nouveaux numéros librement accessibles en ligne un an après leur publication.
Aujourd'hui, Recherches en Communication fait de la publication électronique son mode de publication principal (certains numéros pourront être édités au format papier à titre occasionnel). En abandonnant l'impression systématique de ses numéros, la revue voit ses coûts diminuer. Sa pérennité ne dépend plus des ventes de ses exemplaires.
Une revue en libre accès
Libérés de cette contrainte, nous pouvons opter pour un modèle de publication misant sur le libre accès complet et immédiat. Bien sûr, la simple possibilité d'une chose ne la rend pas nécessaire ou désirable, et plusieurs raisons motivent le choix de cette nouvelle orientation.
La première, et la plus évidente, est celle de favoriser la diffusion du savoir scientifique, le débat et la circulation des idées, en se joignant au mouvement de fond, dans le monde académique contemporain, visant à rendre les publications scientifiques disponibles à tous ceux qui peuvent en faire usage. Les bénéficiaires d'une telle politique sont multiples. Au premier rang, on trouve bien entendu la communauté des chercheurs. La revue entend ainsi être accessible à l'ensemble de ceux-ci, dans le but de contribuer à leur fournir une documentation de qualité pour leurs propres travaux de recherche, et ce quelle que soit leur affiliation, les moyens dont dispose leur institution de rattachement.
Au-delà des acteurs de la recherche, la revue espère également toucher plus largement ceux de l'enseignement supérieur : étudiants et professeurs. Depuis sa fondation, Recherches en Communication est animée par une équipe d'universitaires soucieux de promouvoir une relation étroite entre recherche et enseignement. Le changement de son mode de publication répond ainsi à une volonté soutenir la formation initiale et continuée en information et communication, en l'alimentant des derniers développements de la recherche dans ce domaine.
Enfin, le choix du libre accès se fait aussi au bénéfice potentiel d'un public non-scientifique large, intéressé par les questions contemporaines relatives à la communication. Comme l'écrivait le comité de rédaction dans l'introduction du numéro inaugural de la revue, celle-ci a vocation d'atteindre, au-delà de la communauté scientifique, "d'autres lecteurs qui pratiquent la communication ou s'interrogent à son sujet : journalistes, éducateurs, enseignants, responsables de mouvements associatifs, responsables politiques, responsables d'entreprises..." (p. 6). Depuis 1994, force est de constater que la liste évoquée ci-dessus s'est élargie : l'évolution du paysage médiatique a placé un nombre croissant de personnes et d'institutions en position de praticien de la communication, susceptibles de développer une réflexion sur celle-ci, du professionnel des médias au citoyen désireux de participer pleinement à la société démocratique à laquelle il appartient à l'aide des technologies numériques. En s'ouvrant au libre accès, la revue entend ainsi renforcer la place de la compréhension scientifique de la communication dans la vie sociale.
Aux motivations relatives à l'accessibilité de l'information scientifique s'ajoutent celles liées à la valorisation des chercheurs et de leurs travaux. Opter pour le libre accès, c'est choisir de maximiser la visibilité des travaux de recherche des auteurs publiés, en les rendant accessibles à tous, et en permettant aux auteurs (et à quiconque) de les rediffuser par d'autres canaux. C'est aussi placer les auteurs publiés dans la revue en position de satisfaire de facto les impératifs posés, de façon croissante, par leurs institutions et bailleurs de fonds, de rendre disponible le fruit de leur travail de recherche à la collectivité. C'est enfin promouvoir une vision de la recherche scientifique responsable, rendant publics et accessibles au contribuable les résultats le plus souvent produits dans le cadre de projets financés par des fonds publics.
Une revue en publication continue
Recherche en communication entend mettre en œuvre son passage à l'édition électronique en accès libre en adoptant un mode de publication en continu : plusieurs dossiers thématiques sont ouverts simultanément sur le site de la revue, et les articles soumis et acceptés pour publication dans ces dossiers sont publiés un à un sur le site, au moment de leur finalisation, sans attendre que l'ensemble du dossier soit prêt à être publié. Il s'agit là d'accélérer et de redynamiser le processus d'édition, afin de permettre aux auteurs de voir leurs articles publiés plus rapidement. Cette nouvelle manière d'opérer a en outre l'avantage de favoriser une nouvelle forme de débat scientifique. En effet, durant la période où un numéro est ouvert, la thématique pourrait évoluer, les différents auteurs pourraient réagir à des articles déjà parus, des commentaires pourraient dynamiser l'édition.