Les réseaux sociaux numériques offrent-ils une alternative 2.0 aux pratiques traditionnelles de mobilisation collective dans le monde du travail ?

Authors

  • Caroline Sauvajol-Rialland

DOI:

https://doi.org/10.14428/rec.v37i37.50803

Abstract

En France en 2011, trois entreprises du secteur de la grande distribution et du secteur du prêt-à-porter (Monoprix, Cora et Kookaï) ont fait l'objet de mobilisations « éclair » menées sur les réseaux sociaux à la suite desquelles deux d'entre elles ont renoncé aux décisions managériales qu'elles avaient prises (licenciements). Au-delà des différences de formes (déjà étudiées et liées aux technologies utilisées), existe-t-il une véritable différence de nature entre les formes de mobilisation sur les réseaux sociaux numériques et les formes traditionnelles de mobilisation collective dans le monde du travail ? L'objectif est de montrer l'apparition d'une nouvelle forme de mobilisation collective dans le monde du travail, spécifique dans sa nature et dans ses modalités. Compte tenu du caractère extrêmement récent des événements décrits, nous avons choisi une démarche descriptive et exploratoire, ainsi qu'une analyse de presse et une revue de la littérature existante. Plusieurs spécificités de nature se dégagent à l'analyse : la nature de la présence, la nature du lien social, et enfin la nature de l'engagement. Notre conclusion principale est l'apparition dans le monde du travail d'une nouvelle forme de mobilisation collective spécifique dans sa nature. Elle constitue une nouvelle opportunité de communication qui, sans se substituer aux typologies de mobilisation traditionnelles dans le monde du travail, vient se rajouter à elles. Elle apparaît comme fortement liée à l'avènement de la génération née entre 1985 et 1995 que le professeur et chercheur américain Mark Prensky a baptisé, dans un essai désormais célèbre,« Digital Native » (Prensky, 2001), les véritables « autochtones » du web.

Published

2013-07-10