De la fragmentation procédurale à l’émiettement épistémologique

Quelles articulations pour la production discursive ?

Auteurs

  • Bertrand Labasse Bertrand Labasse (Canada) est professeur aux départements de français et de communication de l’Université d’Ottawa et professeur invité à l’École supérieure de journalisme de Lille. Ses recherches portent principalement sur les interactions entre les facteurs psychologiques et sociaux dans la production et la réception des informations, ce qui l’a notamment conduit à travailler sur les valeurs et sur les connaissances praticiennes et savantes mobilisées dans ce domaine. blabasse.udo@pressetech.org

DOI :

https://doi.org/10.14428/rcompro.vi2.343

Mots-clés :

communication, épistémologie, didactique, expertise, rédactologie

Résumé

Le développement social, économique et technologique du domaine de la communication s’accompagne d’une spécialisation croissante des pratiques professionnelles et des formations qui leurs sont liées, au risque d’un délitement de la substance académique de ces dernières. Un tel délitement est-il pour autant inéluctable ? Se consacrant au dénominateur commun de ces filières – la production discursive médiatisée sous toutes ses formes – cet article examinera l’hypothèse selon laquelle les problèmes de cohérence perceptibles à l’échelle globale, celle de l’interdiscipline, sont structurellement assimilables à ceux que peut connaître, à l’échelle locale, tout programme de formation universitaire en communication, lesquels sont à leur tour similaires à ceux que l’on peut remarquer à l’échelle d’un simple cours ou même d’un manuel de communication à vocation pratique. On examinera dans un premier temps – en prolongeant une recherche antérieure – comment les connaissances et préceptes opératoires sont structurés dans les manuels, avant de transposer cette analyse à la structuration interne des programmes de formation, ce qui conduira enfin à montrer que la cohérence et les perspectives de la nébuleuse interdisciplinaire que forme l’enseignement de la communication dépend moins des bourgeonnements de sa périphérie que des articulations fondamentales qui en établissent le centre.

Social, economic and technological developments in the field of communication are accompanied by increasing specialization of professional activities and academic programs, to the risk of a disintegration of the academic substance of the field. Is such a disintegration inevitable? Focusing on the common denominator of these curricula – discursive production in all its forms – this article will examine the hypothesis that the problems of consistency visible globally, those of the interdiscipline, are structurally similar to those that encounter, locally, most university programs in communication, which are in turn similar to those that can be observed on the scale of a single course or even of a practical communication guide. We will first examine how the knowledge and precepts are structured in textbooks, before transposing this analysis to the internal structure of training programs, which will lead us to show that consistency and prospects for communication in higher education depends less on its burgeoning periphery that on the fundamental articulations at the center of the interdiscipline.

Téléchargements

Publiée

2014-12-19