Paradoxes et bilan critique des processus de patrimonialisation dans les industries aromatiques de Grasse

Auteurs

  • Paul Rasse
  • Vincent Lambert

DOI :

https://doi.org/10.14428/rec.v45i45.47763

Résumé

Après avoir été une industrie florissante, à partir années soixante-dix, la parfumerie grassoise paraissait s’être engagée sur la voie inéluctable du déclin, à l’instar de bien d’autres fleurons industriels. Et pourtant, un demi-siècle plus tard, les entreprises de production des matières premiers aromatiques implantées à Grasse et dans ses environs affichent une belle santé et continuent de représenter un élément particulièrement conséquent de l’identité et du tissu économique de la cité. Leur redéploiement s’est accompagné de nombreuses d’initiatives, tout à la fois désordonnées et foisonnantes, passant par la valorisation de cette histoire et par la constitution de collections patrimoniales. La parfumerie demeure un univers complexe, plein de contradictions ; elle puise ses racines de la Haute Antiquité mais perdure inexorablement, avec ses effluves cosmétiques sans cesses réinventées, tant vantées par un effort omniprésent de publicité sophistiquée que par ses parfumants et arômes alimentaires qui imprègnent nos univers contemporains. Pour avoir observé et suivi, depuis une trentaine d’années, l’évolution des industries aromatiques grassoises, nous commencerons par revenir, à la lumière des dernières études parues en 2016 aux Cahiers de la Méditerranée, au Bulletin d’études orientales et dans Hermes, sur son histoire, celle du parfum, de la ville et des techniques de fabrication, pour ensuite pointer les contradictions auxquelles sont confrontés les acteurs des processus de patrimonialisation rencontrés, notamment au musée international de la Parfumerie, qui s’efforcent de conserver et de rendre signifiantes les traces de cette longue épopée.

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Publiée

2018-05-31