No 86 (2011): Nationalité et parcours scolaire en Belgique francophone

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La question du poids des variables ethniques sur la réussite scolaire est une question récurrente. Ces dernières années, en Communauté française de Belgique, elle a surtout été instruite sur la base des données PISA. Le présent article travaille cette question à partir de données administratives. Celles-ci permettent de suivre sur trois ans les trajectoires scolaires de l’ensemble des élèves scolarisés en Communauté française en janvier 2005. Les limites de ces données, liées notamment au fait que la notion d’immigré n’est abordée que par la variable nationalité, sont compensées par d’autres atouts tels que leur exhaustivité. Le traitement statistique, centré sur huit groupes de nationalité, montre que les élèves ayant l’une de ces nationalités réussissent, en moyenne, moins bien que les Belges, quel que soit l’indicateur mobilisé. Mais cet ensemble d’élèves est loin de se comporter de manière homogène. Leurs trajectoires dépendent notamment de la phase où se trouve l’élève entre l’arrivée en Belgique et l’éventuelle naturalisation, la position scolaire étant moins bonne pour les primo-arrivants que pour les étrangers ayant gardé leur nationalité, et pour ces derniers que pour les étrangers récemment naturalisés. De telles observations soulignent combien les analyses gagneraient à traiter les variables socio-économiques et ethnique dans une perspective dynamique plutôt que statique. Nous montrons également que les huit groupes de nationalités présentent des comportements assez nettement différenciés et que l’indice socio-économique reste un puissant prédicteur des trajectoires, même si la nationalité semble avoir un impact résiduel, qu’il importe d’interpréter correctement.

Publiée: 2020-03-05

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