Mobilités et parcours de vie (FR)
Mobilités et parcours de vie : interactions et dynamiques sociodémographiques
L’objet de cet appel à texte est d’explorer les liens entre les mobilités – internationales, résidentielles, quotidiennes ou saisonnières – et les événements qui jalonnent la vie des individus : naissance, départ du foyer, mise en couple, séparation, veuvage, etc.
Depuis les années 1960, les transformations familiales, marquées par une plus grande instabilité conjugale et la diversification des formes de vie commune, ont contribué à une hausse et une complexification des mobilités, notamment résidentielles. Ces mobilités s’articulent aussi avec les mutations sociales et les crises (économiques, sanitaires, etc.). Les marchés du travail et du logement ont modifié les parcours résidentiels, souvent moins linéaires. Le chômage peut retarder la décohabitation, forcer des déménagements ou inciter à la migration saisonnière. La hausse des prix immobiliers pousse certains à s’éloigner des centres urbains, au détriment parfois des conditions de vie ou des projets familiaux. L’impact de ces événements varie selon l’âge, le genre et la classe sociale. Par exemple, une séparation n’aura pas les mêmes effets résidentiels pour une femme seule que pour un homme aisé ou un couple âgé.
À l’inverse, la migration ou l’immobilité influence les structures et dynamiques familiales. L’âge, le sexe, la position sociale ou le statut matrimonial orientent les choix migratoires, modifiant parfois la composition des territoires et influençant des processus tels que le vieillissement démographique ou la ségrégation sociale. Les migrations temporaires, les retours au domicile parental après une rupture, ou les couples non-cohabitants, transforment aussi les structures familiales et les rapports de genre.
Analyser les effets des migrations sur la fécondité soulève la question de l’adaptation des comportements : les migrants conservent-ils les normes de leur milieu d’origine ou adoptent-ils celles de la société d’accueil ? Cette question peut s’étendre à d’autres comportements : divorce, emploi, cohabitation, etc. L’immobilité résidentielle peut freiner des naissances ou retarder des séparations par manque de logements.
Enfin, les migrations sont peu étudiées sous l’angle de la santé et de la mortalité. Les migrants ont-ils une santé différente ? Leur accès aux soins dépend-il de leur localisation ? Le rôle de la sélection migratoire mérite d’être analysé, notamment en lien avec les dynamiques de santé dans les zones de départ ou d’arrivée. Les migrations jouent aussi un rôle dans la diffusion des maladies, tout en étant elles-mêmes influencées par les crises sanitaires, comme l’a montré la pandémie de Covid-19. L’allongement de la vie a favorisé l’émergence de nouveaux projets résidentiels à la retraite, posant la question des mobilités liées au vieillissement et à la perte d’autonomie.
Les textes peuvent traiter de diverses thématiques sociodémographiques, tant que l’interaction avec la mobilité reste centrale. Cette interaction peut être envisagée dans les deux sens : l’effet de la mobilité sur un phénomène sociodémographique ou inversement. L’appel est ouvert à différents contextes géographiques (nord/sud), échelles (locale à internationale) et périodes (passée ou contemporaine).
La « Revue Quetelet/Quetelet Journal » (RQJ) est une revue thématique bilingue (anglais et français) du Centre de recherche en démographie de l'Université catholique de Louvain (UCLouvain), en Belgique. Vous devez d'abord vous inscrire (en tant qu'« auteur ») avant de soumettre votre travail. La Revue Quetelet ne facture pas de frais de traitement des articles ni de frais de soumission. Les auteurs conservent le droit d'auteur de leur article sans restriction (CC-BY-SA). Nous vous recommandons de consulter les Recommandations aux auteur.rice.s.
Les articles sont attendus pour le 1er novembre 2025 au plus tard. La parution des articles est prévue en 2026, au fur et à mesure qu’ils seront prêts à la publication.
Merci d’adresser vos éventuelles questions à Thierry Eggerickx (thierry.eggerickx@uclouvain.be) ou à Jean-Paul Sanderson (jean-paul.sanderson@uclouvain.be).