Mémoire de fille d’Annie Ernaux
une nouvelle grammaire de l’être
Mots-clés :
Ernaux, autobiographie, parole, pronoms, 1958Résumé
En 2016 Annie Ernaux publie Mémoire de fille, prolongeant et, semble-t-il, parachevant le parcours autobiographique initié avec La Place (1983) et auquel Les Années (2008) avait donné un tour nouveau. Dans ce dernier roman, Ernaux donne la pièce manquante du puzzle de sa vie : le traumatisme d’une nuit de l’été 1958, qu’elle n’a pas réussi à évoquer jusqu’ici.
Cette communication s’interrogera donc sur ce dernier geste autobiographique montrant comment l’histoire individuelle se tisse des fils entremêlés de la narration à la première et à la troisième personne, du ‘je’ et du ‘elle’. Nous nous demanderons aussi comment, simultanément, le recours à la parole des autres – et, partant, l’utilisation des autres pronoms – peut élargir les frontières de l’autobiographie singulière au témoignage d'une époque, la fin années 1950 en France. Non pas Mémoire d’une fille mais bien Mémoire de fille.