Le désoubli de soi
Destin et liberté dans La Règle du jeu de Michel Leiris
DOI :
https://doi.org/10.14428/mnemosyne.v0i4.12333Mots-clés :
La Règle du jeu, Michel Leiris, L’Âge d’homme, écriture de soiRésumé
Dans La Règle du jeu, Michel Leiris continue l’entreprise de connaissance de soi commencée dans L’Âge d’homme, afin d’accéder à un moi éthique. Les bifurcations, métamorphosées en biffures, deviennent les signes de cette libération de soi par l’écriture. Mais cette tentative échoue dans la transformation escomptée de soi. On ne se change pas soi-même en immergeant l’éthique dans l’écriture: tel est le destin d’une écriture de soi qui n’est pas une ascèse. Cependant, par l’acte d’écrire, l’écrivain dessine une identité différente de l’identité descriptive qui nous est assignée génétiquement et socialement, identité qui diffère également de l’identité narrative chère à Paul Ricoeur: on peut appeler identité poétique cette manière d’être en dehors de soi dans l’oeuvre créée - identité que la pratique poétique de l’écriture de soi rend de plus en plus visible chez Leiris. Alors peut-être seulement se profile dans l’écriture le désoubli de soi.