La rhétorique disculpatoire de Cagliostro dans les mémoires judiciaires de l’affaire du collier
DOI:
https://doi.org/10.14428/mnemosyne.v0i6.14213Keywords:
Cagliostro, autobiographieAbstract
Comment singulariser l’ethos scientifique construit par le charlatan ? Accusé dans l’affaire du collier de la reine, en 1785, le célèbre charlatan Cagliostro (1743-1795) se défend des accusations de vol par un discours d’autolégitimation en tant qu’homme de science qui puise ses sources dans le rousseauisme, le discours anti-médical ou encore l’égyptomanie, tout en mettant en scène l’imaginaire encore attaché, en cette fin de XVIIIe siècle, aux sciences de la nature. Or, dans la construction de cet ethos, c’est surtout la radicalisation des codes éthiques qui transparaît : sans jamais définir son savoir, Cagliostro souligne sa générosité, son désintéressement, son altruisme ou son statut d’innocent accusé. Plus encore, il se prévaut d’une science extraordinaire qui rompt avec les institutions et les paradigmes de l’époque et qui justifie l’écriture des mémoires. Ce faisant, Cagliostro va jusqu’à créer une autofiction, un mythe Cagliostro qui aura après lui de nombreux continuateurs.