L’ écriture autobiographique de Charles Juliet

À rebours, accoucher de la mère et naître à soi-même

Auteurs

DOI :

https://doi.org/10.14428/mnemosyne.v0i8.13883

Mots-clés :

Juliet, Autobiographie, Autofiction, Adoption, Mère

Résumé

Charles Juliet découvre à sept ans qu’il est un enfant adopté. Il a une autre mère dont il ne verra jamais le visage. Il en a été séparé à l’âge de trois mois et elle meurt avant qu’il ne puisse jamais la revoir. Il ne verra que son cercueil lors de l’enterrement et ultérieurement, on lui montrera des photographies. Les premières failles dont rendent compte des œuvres comme Lambeaux ou La Fracture proviennent de cette rupture première avec la mère. De nombreuses questions vouées à rester sans réponse en découlent. Chaque question est vécue comme une déchirure. C’est l’écriture autobiographique qui est chargée de faire renaître la mère. Cette accession à une parole propre, à la reconstruction et à la reconquête imaginaire de l’origine fait de Juliet un écrivain. Accoucher de la mère le fait naître à son tour puisqu’il engendre une œuvre centrée autour de cette quête de l’absente insaisissable. Cette production marquée par la fragmentation et le désir du neutre se caractérise par sa modernité.

Biographie de l'auteur

Noro Rakotobe D’Alberto, Université de La Réunion, secrétaire adjointe de l’AICL, Association Internationale de la Critique Littéraire

Noro RAKOTOBE D’ALBERTO, agrégée, docteure ès lettres étudie les poétiques de l’imaginaire. Ses recherches portent sur la littérature française du XXe. Sa thèse explore L’Imaginaire de la création dans l’œuvre de Nathalie Sarraute. Elle écrit plusieurs articles sur cet auteur. Elle s’intéresse aussi à l’autobiographie de Charles Juliet et de Charles Darwin. L’enseignement du malgache à la Maison des Langues de l’Université de La Réunion la conduit en outre à étudier les thèmes malgaches dans la littérature française et francophone. Elle y consacre des articles : « Images et jeux des sens dans les Hainteny malgaches », « L’univers culturel malgache dans Les Chansons Madécasses d’Evariste Parny ». La veille scientifique sur la francophonie s’exprime aussi à travers divers comptes-rendus de lecture. Noro Rakotobe D’Alberto co-anime en parallèle des rencontres-débats avec des auteurs de l’indianocéanie ( Jean-Luc Raharimanana, Emmanuel Genvrin, Johary Ravaloson…). Enfin en 2017, elle co-organise une journée de recherche internationale, « Regards croisés sur le patrimoine malgache, transmission et régénération d’un héritage vivant ».

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Publiée

2018-10-15