L’ écriture autobiographique de Charles Juliet
À rebours, accoucher de la mère et naître à soi-même
DOI :
https://doi.org/10.14428/mnemosyne.v0i8.13883Mots-clés :
Juliet, Autobiographie, Autofiction, Adoption, MèreRésumé
Charles Juliet découvre à sept ans qu’il est un enfant adopté. Il a une autre mère dont il ne verra jamais le visage. Il en a été séparé à l’âge de trois mois et elle meurt avant qu’il ne puisse jamais la revoir. Il ne verra que son cercueil lors de l’enterrement et ultérieurement, on lui montrera des photographies. Les premières failles dont rendent compte des œuvres comme Lambeaux ou La Fracture proviennent de cette rupture première avec la mère. De nombreuses questions vouées à rester sans réponse en découlent. Chaque question est vécue comme une déchirure. C’est l’écriture autobiographique qui est chargée de faire renaître la mère. Cette accession à une parole propre, à la reconstruction et à la reconquête imaginaire de l’origine fait de Juliet un écrivain. Accoucher de la mère le fait naître à son tour puisqu’il engendre une œuvre centrée autour de cette quête de l’absente insaisissable. Cette production marquée par la fragmentation et le désir du neutre se caractérise par sa modernité.