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Appel à contributions pour le premier numéro de la revue UniMusea : "Décoloniser les collections universitaires ? Défis, enjeux et perspectives"
Le premier numéro de la revue sera consacré aux réflexions et pratiques liées à la décolonisation des collections universitaires : analyse des provenances, héritages coloniaux, transformations institutionnelles, collaborations avec les communautés d’origine, nouvelles formes de muséographie et de recherche.
Il est associé aux journées d’étude "Décoloniser les collections universitaires ? Défis, enjeux et perspectives", organisées par le Musée L les 8 et 9 octobre 2026 à Louvain-la-Neuve (Belgique). Les journées se dérouleront en format hybride (présentiel et visioconférence). Les auteur·rice·s des contributions retenues seront invité·e·s à y participer.
Ce numéro s’inscrit dans un ensemble de débats scientifiques, politiques et muséaux autour du rôle des universités dans la constitution, la transmission et la remise en question des savoirs issus des contextes coloniaux. L’état de l’art et les développements théoriques suivent plus bas.
Modalités de soumission des contributions : Consignes aux auteurs et normes éditoriales
1. Format des manuscrits
La revue accepte des manuscrits en français, anglais, néerlandais ou allemand.
Les manuscrits soumis pour publication présenteront les caractéristiques suivantes :
- 25 000 signes maximum (espaces et références comprises, résumé et mots-clés non compris) ;
- Police Times ou Times New Roman, simple interligne ;
- Pas de mise en page, styles ou puces ;
- Titre et sous-titre court (maximum 45 signes espaces comprises) ;
- Maximum trois niveaux de titre (titre de l’article non inclus), numérotés respectivement au format 1., 1.1., et 1.1.1., chaque intertitre ne dépassant pas 50 caractères (numérotation non comprise). Les numéros seront supprimés lors de la mise en page.
- Envoi par courriel à : unimusea-museel@uclouvain.be
Les notes de bas de page seront uniquement utilisées pour commenter le contenu ou ajouter une information supplémentaire. L’appel de note sera placé directement après le mot auquel il se rapporte, avant la ponctuation, jamais précédé d’une espace.
Les majuscules seront accentuées (Égée, Égypte, À partir de, Évelyne, etc.).
L’italique sera utilisé :
- pour les titres d’œuvres d’art, de livres et d’expositions ;
- pour tous les mots d’une autre langue que celle dans laquelle l’article est écrit ;
- pour mettre l’emphase sur un mot ou un passage.
En dehors de ces utilisations, on évitera autant que possible, le recours au gras et à l’italique dans le corps du texte.
Les années seront mentionnées de la façon suivante :
- en français : 10 AEC (Avant l’Ère Commune) ou 10 EC (de l’Ère Commune) ;
- en anglais : 10 BCE (Before Common Era) ou 10 CE (Common Era).
Les journées d’étude, tables rondes, colloques… seront entre guillemets (« ») et en romain. On écrira toujours programme(s) de recherche, journée(s) d’étude et rapport d’activité sans capitales et sans pluriel à recherche, étude et activité.
Les titres de communications, de cours… seront entre guillemets (« ») et en romain.
L’ouvrage de référence en matière de composition de textes imprimés et de règles de typographie pour la langue française est le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale. À compléter par la « Vitrine linguistique de l’Office québécois de la langue française » qui présente des conventions plus actuelles que les codes classiques, notamment pour l’usage de la majuscule : https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/
Pour la langue anglaise, l’ouvrage de référence est le Chicago Manual of Style.
2. Identification des auteurs dans le manuscrit
Le manuscrit débutera par son titre complet, mais ne fera pas mention de l’identité du ou des auteurs, afin de permettre la relecture en double aveugle. De même, dans les citations et références faites par les auteurs, ceux-ci veilleront à présenter leurs propres travaux à la troisième personne, afin d’éviter leur identification par ce biais.
3. Figures
Au sein du texte, les figures seront numérotées par ordre croissant (Figure 1, Figure 2…).
Un fichier texte séparé reprendra la liste des légendes : le titre des illustrations et les sources et crédits. Les illustrations seront fournies libres de droits : le cas échéant, l’auteur aura obtenu toutes les autorisations pour leur reproduction.
Un dossier séparé contiendra les illustrations au format JPEG dont la résolution minimale sera de 300 dpi.
4. Résumé et mots-clés
Le manuscrit sera accompagné d’un résumé de 1500 signes espaces comprises, et de quatre à cinq mots-clés.
Résumé et mots-clés figureront dans le fichier de soumission, entre le titre et le premier paragraphe.
5. Citations et références
Les citations courtes seront entourées de guillemets (« »).
Les citations longues (de plus de quarante mots) seront reprises dans un paragraphe autonome mis en retrait à gauche (soit avec une marge gauche supérieure à la normale) et ne seront pas entourées de guillemets. La citation de la référence entre parenthèses sera placée après le signe de ponctuation final.
Exemple :
The MCRC provides each Makah tribal member the opportunity to learn about their family history, the history of the Makah Tribe, as well as how to incorporate traditional cultural values into their contemporary lives… While interpreting Makah history and culture to interested visitors is important, even more important is sustaining a strong sense of Makah identity. (Sadongei et Norwood, 2016, p. 205-206)
Au sein des citations :
- Les modifications (suppression, adjonction, remplacement de mots ou de lettres, etc.) par l’auteur du texte seront signalées par des crochets droits : […] pour une suppression, ou en insérant le texte ajouté entre crochets.
- Les extraits mis en évidence seront mis en italiques, et la citation sera suivie de la mention « nous soulignons » entre parenthèses.
Les citations et références faites dans le texte suivront les normes APA : elles seront accompagnées du nom de l’auteur, de l’année de publication, et, le cas échéant, du numéro de la page citée, le tout entre parenthèses.
Pour les publications comptant deux auteurs, les deux noms seront cités et séparés par « et ». Pour les publications comptant trois auteurs et plus, seul le premier auteur sera cité, suivi de la mention « et al. » en italique.
Si l’on réfère à plusieurs publications en même temps, celles-ci seront regroupées dans les mêmes parenthèses, séparées par des points-virgules pour des auteurs différents, et des virgules sans répétition des noms pour des auteurs identiques).
Exemples :
- Cameron (1968, p. 42) distingue la muséologie des savoirs et celle des objets…
- (Simon, 2010, p. 187)
- (Knez et Wright, 1970, p. 20)
- (Cameron, 1968 ; Knez et Wright, 1970)
6. Format de la liste de références
Les références complètes des publications citées dans le texte seront regroupées en fin d’article et classées par ordre alphabétique sous le titre « Références ».
Si plusieurs publications des mêmes auteurs parues la même année sont citées, on les distinguera en ajoutant une lettre minuscule à l’année de chaque publication : 2004a, 2004b, etc.
La mise en forme des références suivra les styles définis par l’American Psychological Association (APA), dont les exemples ci-dessous reprennent les principales caractéristiques. En cas de doute, on se référera au Publication Manual of the American Psychological Association. Le site de l’UQAM énumère les règles de présentation à suivre en fonction du type de document cité : https://style-apa.uqam.ca/regles-par-type-ressource/
Les règles de ponctuation suivies pour les références seront celles de la langue de l’article (voir plus haut point 1. Format des manuscrits).
Exemples pour un article en français :
- Ouvrage
Silverman, L. H. (2010). The social work of museums. Routledge.
Falk, J. H., et Dierking, L. D. (2000). Learning from museums: Visitor experiences and the making of meaning. AltaMira Press.
- Ouvrage collectif :
Davis, A., Desvallées, A., et Mairesse, F. (dir.). (2010). What is a museum? Verlag Dr. C. Müller-Straten.
- Article de revue :
Sofka, V. (1991). Museology research marches on: The museum communication on the agenda. ICOFOM Study Series, 19, 7-8.
- Article de revue avec accès électronique (DOI) :
Bertin, M. (2020). Le futur de la tradition : quelle muséologie pour les musées nationaux du Pacifique Sud ? ICOFOM Study Series, 48(1), 95-108. https://doi.org/10.4000/iss.2016
- Article de revue en ligne
Galani, A., et Kidd, J. (2020). Hybrid material encounters – Expanding the continuum of museum materialities in the wake of a pandemic. Museum and Society, 18(3). Consulté le 12 janvier 2022. https://journals.le.ac.uk/ojs1/index.php/mas/article/view/3565/3163
- Chapitre d’ouvrage collectif
Maroevic, I. (2010). Towards the new definition of museum. Dans A. Davis, A. Desvallées, et F. Mairesse (dir.), What is a museum? (p. 140-151). Verlag Dr. C. Müller-Straten.
- Thèses et travaux académiques
Brulon Soares, B. (2012). Máscaras guardadas: musealização e descolonização [Thèse de doctorat non publiée]. Universidade Federal Fluminense.
- Site Internet
Mairesse, F. (s. d.). Two ICOFOM giants. ICOFOM. https://icofom.mini.icom.museum/obituaries/zbynek_stransky_and_vinos_sofka/
ICOFOM. (2021, 31 décembre). ICOFOM in 2020. https://icofom.mini.icom.museum/icofom-in-2020/
- Exposition dans un musée
Crill, R., et Stanley, T. (2006). The making of the Jameel Gallery of Islamic Art at the Victoria and Albert Museum [Catalogue d’exposition]. Victoria and Albert Museum.
Martinez, J.-L., et Douar, F. (2018–2019). Archaeology goes graphic [Exposition]. Le Louvre, Paris, France. https://www.louvre.fr/en/expositions/archaeology-goes-graphic
Les auteur·rice·s sont invité·e·s à soumettre un résumé de contribution.
Calendrier :
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Envoi des résumés : 25 janvier 2026
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Notification aux auteur·rice·s : début février 2026
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Soumission des articles complets (25 000 signes max) : 30 avril 2026
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Journées d’étude à Louvain-la-Neuve : 8–9 octobre 2026
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Publication du numéro : fin 2026
État de l’art
Ces dernières années, plusieurs ouvrages et publications, ainsi que des rencontres scientifiques et issues d’initiatives de la société civile, ont souligné l’importance de travailler sur les héritages coloniaux portés par les universités des anciens empires européens. En Belgique, plusieurs universités ont mis en place des groupes de réflexion internes. C’est le cas de l’UCLouvain qui a rendu en 2021 un rapport conclusif aux échanges du groupe de travail « Passé colonial ». L’Université libre de Bruxelles s’est aussi saisie de cette question, en mobilisant un cercle de réflexion mixte, permettant la rencontre et la discussion de personnels académiques et de cercles étudiants issus de la diaspora congolaise. La commission Koloniaal Verleden en Koloniaal Erfgoed de la KULeuven (septembre–décembre 2020) a permis de développer la réflexion également côté flamand. Tous ces rapports soulignent l’implication des universités belges dans l’entreprise coloniale. Un groupe de travail interuniversitaire sur le passé colonial et la problématique de la décolonisation dans les universités belges fut aussi mandaté par les Conseils des recteurs VLIR/CRef.
Dans le reste de l’Europe, plusieurs universités ou groupements interuniversitaires se sont aussi saisis de l’histoire de leurs collections en relation avec le passé colonial. À l’échelle européenne, nous pouvons mentionner le groupe de travail de l’association UNIVERSEUM, ainsi que le projet Horizon Europe COLUMN, visant à questionner l’héritage colonial des universités en Europe et au-delà.
Enfin, nous pouvons mentionner le travail du Comité international pour les musées et collections universitaires (UMAC) ainsi que celui du Comité international pour la muséologie (ICOFOM) au sein du Conseil international des musées (ICOM). Par exemple, la revue UMAC Journal a consacré à la question un numéro spécial intitulé Beyond Provenance Research: Restitution and Return from University Museums (éd. Steph C. Scholten, Andrew Simpson, Gina Hammond) ; tandis que ICOFOM Study Series a publié, en 2024, Decolonizing Academic Disciplines and Collections (éd. Rainer Brömer, Susanne Rodemeier).
Dans les pays anciennement colonisés, des universités, souvent créées par les pouvoirs coloniaux, abritent des collections à l’histoire complexe qu’il s’agit de mieux comprendre et d’étudier. Cet appel ne se limite pas à l’Europe et à ses anciennes colonies mais aussi aux autres régions du monde, ainsi qu’aux nouvelles formes de colonisation contemporaines.
Récemment, le colloque intitulé Études de provenances des collections de sciences naturelles et humaines. Muséologie et histoire pour le temps présent, organisé par le Muséum national d’histoire naturelle à Paris, a souligné la pluralité des disciplines concernées par les enjeux de décolonisation. Nous invitons à une réflexion générale en donnant aux collections universitaires une acception large et en interrogeant toutes les disciplines. Dans un souci de pluridisciplinarité, il s’agira également de penser aux cas de « collections mixtes » (Bondaz, Dias et Jarassé, 2016, « Collectionner par-delà nature et culture », Gradhiva, 23) embrassant plusieurs disciplines bien qu’ayant pu être divisées en lien avec l’histoire des savoirs.
Cet appel à contributions se décline en deux axes thématiques, au sein desquels les propositions d’articles pourront s’intégrer.
Axe 1 — Que signifie décoloniser des collections universitaires ?
Le besoin de porter un regard critique sur l’histoire des collections en lien avec les colonisations est commun aux musées et à d’autres institutions conservant des héritages culturels. Ici, nous souhaitons en particulier interroger la spécificité des collections universitaires. Plus que toutes autres, celles-ci sont liées à la définition et à la transmission de savoirs. Ce sont des témoignages matériels du passé colonial et de ses héritages dans le présent.
Est-il possible et/ou pertinent de décoloniser des musées ou des collections universitaires ? Comment déclencher un tel processus ? Comment se former, repenser la gestion, la conservation, la documentation et renforcer les liens avec les communautés concernées ? Quelles politiques en matière d’acquisition et d’aliénation ? Quels sont les statuts des collections universitaires issues d’un contexte colonial ?
Historiciser les collections et les réexaminer passe notamment par le biais de recherches de provenances, devenues une mission essentielle des institutions conservant des collections au cours de la dernière décennie. Dans les processus visant à repenser les collections issues d’un contexte colonial, quel(s) rôle(s) joue(nt) la recherche de provenances ? Quelles sont les origines et les modalités d’acquisition des collections universitaires, en particulier ? Quelles méthodes de recherche mettre en place pour ces collections ? Pourquoi de telles recherches sont-elles menées et dans quels buts ? Comment communiquer autour du processus et des résultats ? Comment impliquer et associer l’ensemble de l’université ?
Axe 2 — Quelles relations entre les universités et leur héritage colonial ?
Les collections et les musées universitaires ne constituent qu’une partie des héritages coloniaux portés par les universités. De quelle manière peuvent-elles être un point de départ afin d’interroger les autres formes d’héritage colonial, tangibles et intangibles, au sein des institutions ? Comment sont mobilisées les collections universitaires issues d’un contexte colonial (cours, projets de recherche) ? Qui les mobilise ? Quelles sont les relations avec les communautés d’origine ?
Que mettent en place les universités qui s’engagent à décoloniser leurs curricula, leurs structures et leur fonctionnement ?
Quel est l’état des collections universitaires dans les anciennes colonies ? Comment sont-elles pensées aujourd’hui ?
Comment construire des collaborations plus équilibrées avec les représentant·es de la société civile ainsi que les collègues des universités des communautés d’origine ?
