La fécondité des migrantes internes en Belgique
Une approche longitudinale et spatiale à partir des données rétrospectives des recensements
DOI:
https://doi.org/10.14428/rqj2014.02.01.02Abstract
Résumé
Cette étude propose d’une part, une analyse spatiale de l’évolution de la fécondité en Belgique au cours du 20ème siècle et, d’autre part, une étude des effets de la migration sur la fécondité. L’exploitation des données individuelles et rétrospectives des recensements de la population de 1981 et de 2001, nous a permis de reconstituer la vie génésique complète des générations de femmes nées entre le début du 20ème siècle et les années 1960. Nous avons d’abord testé la pertinence d’une approche rétrospective dans le cadre d’une analyse spatiale de la fécondité. En effet, alors que le lieu de résidence des femmes est défini à la date du recensement, elles ont pu donner naissance ailleurs ; dans ce cas, les indicateurs spatiaux de fécondité (par exemple, la descendance finale par commune) calculés par cette approche rétrospective pourraient être biaisés. Néanmoins, les tests de validation que nous avons menés démontrent que ce biais est insignifiant. Ensuite, nous avons analysé l’impact de la migration sur la fécondité, en comparant les comportements de fécondité des migrantes (les femmes qui ont changé de type de commune) et des non-migrantes. Les comportements de fécondité des femmes se conforment plutôt à ceux pratiqués au lieu de destination qu’au lieu d’origine. Les résultats vérifient davantage les hypothèses d’adaptation et de sélection que celle de la socialisation.
Summary
This study investigates the spatial dimension of fertility evolution in Belgium during the 20th century, and in particular the effect of migration on fertility. Based on the 1981 and 2001 Belgian Censuses data at the individual level, we use a retrospective approach in order to reconstitute complete fertility histories of women born between the early 20th century and the 1960’s. The first part of the article tests the relevance of a retrospective approach for spatial analysis. In fact, whereas the women’s place of residence is defined at the census date, they could have experienced their childbearing elsewhere; therefore, spatial fertility indicators (e. g. total fertility by municipality) calculated by a retrospective approach could be biased. However, our validation tests show that such bias is irrelevant. In the second part, we investigate the impact of migration on fertility. We compare fertility behaviour of migrants (i. e. women who changed municipality types) and non-migrants. Results suggest that migrants’ fertility behaviour is closer to the dominant behaviour at destination than to that at origin, which rejects socialisation hypothesis while supporting the adaptation or selection hypotheses.