Urbanisation et transition de la fécondité en Albanie
DOI:
https://doi.org/10.14428/rqj2013.01.01.04Abstract
Résumé
Parallèlement au rapide développement du processus d’urbanisation, la fécondité albanaise a diminué de moitié depuis la fin du régime communiste. Pour vérifier cette apparente corrélation au niveau macro-démographique, une analyse de l’impact de l’exode rural sur les comportements nuptiaux et féconds à l’aide de données individuelles et longitudinales des deux dernières décennies a été effectuée. Resituer ces dynamiques dans leur contexte évolutif s’avère en effet crucial pour la compréhension du rôle de l’exode rural dans la transition de la fécondité albanaise. Nos analyses multivariées comparent le mariage et la fécondité des non-migrantes à celle des migrantes ainsi que de leurs enfants au cours de leur parcours migratoire. Les résultats montrent que l’exode rural vers les centres urbains n’a pas altéré les comportements familiaux traditionnels en Albanie, mais au contraire y est resté étroitement associé. Ainsi, la transition de la fécondité a été freinée en raison d’une résistance des migrantes face aux transformations que connaît la famille albanaise contemporaine.
Summary
While Albania’s population urbanized at a fast pace, its level of fertility fell by half since the end of communist rule. This apparent correlation at the macro-demographic level is examined through an analysis of the impact of rural exodus on marriage and fertility behaviours. Using individual and longitudinal data for the last twenty years, we situate these dynamics in their changing context. The revelations are indeed crucial in understanding the effect of rural exodus on Albania’s fertility transition. Our multivariate analyses compare marriage and fertility patterns of non-migrants to family behaviours among migrants (as well as their descents) during their residential trajectory. Results show that rural outmigration did not alter traditional family behaviours in Albania, which remained closely related to each other. The fertility transition was delayed because of the migrants’ resistance to the recent transformations of the contemporary Albanian family.