Croissance urbaine et durée des épisodes migratoires
L’exemple de Genève au 19ème siècle
DOI:
https://doi.org/10.14428/rqj2013.01.01.02Abstract
Résumé
Dans cette étude, nous montrons comment la croissance urbaine est directement liée à la durée moyenne des séjours en ville. Alors que dans la narration classique de l’exode rural, l’urbanisation n’est présentée que comme la conséquence de la migration massive de la population rurale vers la ville, cette affirmation a été fortement nuancée par des travaux d’historiens plus récents. Afin de montrer empiriquement comment la durée moyenne des épisodes migratoires influence la croissance urbaine, nous appliquons des méthodes inspirées de l’épidémiologie au cas de Genève au 19ème siècle. Cette analyse dépeint une évolution irrégulière du temps passé en ville, cadencée par des phases de forte mobilité et de stabilisation. Ces dernières coïncident avec les périodes de forte croissance de la population genevoise.
Summary
In this study, we show how urban growth is directly linked to the mean duration of stay in the city. In the classical narrative of rural flight, urbanisation is pictured as the direct consequence of mass migration of rural dwellers to the city. This proposition has however been restated by the more recent works of historians. In order to empirically show how the mean duration of migration spells influences urban growth, we apply epidemiological methods to the case of nineteenth-century Geneva. This analysis pictures an irregular evolution of the time spent in town, marked by successive phases of high mobility and stabilisation. The latter coincide with the periods of rapid growth of the town’s population.