Le repas dans "Les Années" d’Annie Ernaux
Mots-clés :
Autobiographie, A. Ernaux, Repas, Mémoire, HistoireRésumé
L’article analyse la manière dont le roman Les Années d’A. Ernaux mélange l’intime et l’impersonnel, à propos d’un certain nombre de topoï sociaux du XXéme siècle, et tout particulièrement les repas familiaux. Il examine comment dans ce roman / dans cette autobiographie, le repas de famille et l’évolution de ce rituel sont indices d’historicité et indices de biographicité et enfin comment le repas de famille devient révélateur du mélange intime/impersonnel, que la rhétorique de l’exemple constitue en représentations typiques du rapport au social. L’envahissement du texte par des « marqueurs d’époque » est redoublé par celui des discours qui dans un jeu entre absence et présence semblent mettre en place un « présent infini ». Les repas de famille, comme l’écriture, sont alors l’occasion de se distancier de soi-même, de prendre conscience de la part que les autres occupent dans la constitution de l’identité, personnelle et narrative.