Paul Léautaud, le destin comme accomplissement d’un demon
DOI :
https://doi.org/10.14428/mnemosyne.v0i4.12213Mots-clés :
Léautaud, Daimon, destinRésumé
« Notre tempérament est notre maître » écrivait Paul Léautaud, retrouvant sans le savoir la maxime d'Héraclite selon laquelle « le tempérament de l'homme est son destin » (Ethos anthropo daimon). Le Daimon de Léautaud (1872-1956), on peut l'appeler « Maurice Boissard », du nom de ce personnage que l'écrivain s'était inventé à 30 ans pour signer ses chroniques dramatiques au Mercure de France, un vieillard narcissique, sarcastique, impitoyable, mélancolique et original préfigurant son propre devenir.
Effets d'annonces, intuitions prophétiques de ce « devenir Boissard », moments de révolte puis de résignations, résurgences d'autres moi possibles notés « dans un coin de journal », sont autant d'étapes consignées par le diariste et témoignant de ce processus implacable d'individuation de son Daimon par lequel Léautaud accomplit son propre destin.