Monocausale ou réticulaire?
L’écriture autobiologique de Marguerite Yourcenar
DOI :
https://doi.org/10.14428/mnemosyne.v0i4.12203Mots-clés :
Yourcenar, Nietzsche, Modélisation généalogique, Libre-arbitreRésumé
L’article étudie la représentation de l’hérédité dans Le Labyrinthe du monde de Marguerite Yourcenar, qui semble s’identifier à la fatalité (« Cette fillette vieille d’une heure est en tout cas déjà prise, comme dans un filet », Souvenirs pieux). C’est pour peser cette contingence que Yourcenar mène une longue enquête généalogique. Pourtant, elle n’est pas dupe de l’inanité de cette recherche (« il va sans dire que je n’ai pas trouvé les communs dénominateurs cherchés entre ces personnes et moi », ibid.).
C’est que Yourcenar oppose au poids de l’hérédité la légèreté du libre-arbitre : si l’homme ne peut se dérober à son destin, il peut du moins s’y soumettre avec ferveur, suivant l’injonction de Nietzsche. Ainsi, la modélisation traditionnelle de l’arbre généalogique, régie par un rapport déterministe et monocausal, cède le pas à une représentation réticulaire du diagramme généalogique, où les nœuds sont unis par la relation – dans les deux sens du terme – qui unit leurs membres.