L' ouïe en tant que stratégie de construction du récit de soi chez Louis-Ferdinand Céline
DOI :
https://doi.org/10.14428/mnemosyne.v0i3.12123Mots-clés :
Louis-Ferdinand Céline, ouïe, récit de soi, oto-fictionRésumé
Cet article vise à analyser le rôle de l’ouïe dans l’œuvre romanesque de Louis-Ferdinand Céline et ses rapports avec les stratégies de construction du récit de soi. Dès la parution de Voyage au bout de la nuit, l’ouïe a toujours été un des sens les plus utilisés par l’auteur, intervenant soit dans l’interaction dynamique avec l’extérieur (en termes de conflit et/ou de relation symbiotique avec le lecteur/narrataire), soit dans les mécanismes de ‘repère’ intérieur des données du vécu biographique («oto-biographie») qui deviennent «oto-mémoire» et, enfin, «oto-fiction». Comme une sorte d’acte maïeutique, le souvenir auditif qui hante sa tête par ses bruits et ses jacassements sans fin, lui impose l’écriture, c’est-à-dire le passage du réel à la fiction du réel. À travers l’analyse des leitmotivs auditifs de l’œuvre célinienne, on essayera ainsi de déterminer les traits essentiels de sa poétique et l’unicité d’un style qu’il appelle – à raison – «petite musique».