«Vous les entendez ? »
l’ouïe dans l’œuvre de Nathalie Sarraute
DOI :
https://doi.org/10.14428/mnemosyne.v0i3.12113Mots-clés :
Nathalie Sarraute, Tropismes, Litterature française, Nouveau Roman, ImaginaireRésumé
Dans l’univers de Nathalie Sarraute, c’est l’écoute qui différencie le créateur de celui dont les sens sont amoindris. L’hypersensible est sensible aux rythmes qui révèlent le monde psychologique vivant qui se trouve derrière les apparences figées des choses. Ne pas écouter équivaut à vivre dans un monde factice, mort. Le vrai monde vivant c’est celui des sensations, des tropismes. On le reconnaît car il vibre. Et seule une ouïe fine permet de percevoir ces vibrations et de vibrer à son tour, à l’unisson. Quand Nathalie Sarraute analyse des expressions, des mots, ce n’est pas tant le sens littéral qui importe que les intonations de la voix qui ont porté le message. C’est par l’articulation, le timbre, le rythme, le ton de la voix que se laissent capter les tropismes qui accompagnent la parole. L’écrivain est une oreille et un chef d’orchestre qui organise les mots de façon à rendre compte de ces sons ténus, frémissements, tintements, sifflements qui manifestent, de façon très originale, les émotions réelles.